En 2017, le nombre de migrants internationaux a atteint 258 millions, soit une augmentation 41% par rapport à l’an 2000. Ainsi 3,4% de la population mondiale sont des migrants.
Ce qui explique que cette tendance à l’augmentation de la migration est également visible en Tunisie. D’après les chiffres de l’OIM, les migrants internationaux sont au nombre de 57 000 en Tunisie. Alors que l’INS recense pour sa part 58.000 en 2018 (contre 53.000 en 2014).
Dans le souci de faciliter l’intégration des étudiants africains, futurs ambassadeurs de la Tunisie, ainsi que leur insertion professionnelle, Tunisia Africa Business Council (TABC) co-organise avec l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM), en partenariat avec le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, un atelier-débat sur la thématique : « L’accès au travail des migrants dans les sociétés d’accueil ».
Présent lors du colloque, Bassem Loukil, président de TABC, met l’accent sur la nécessité d’améliorer les conditions d’obtention de la carte de séjour, la suppression des pénalités… Il souligne que certaines conditions ne sont pas toujours réunies pour faciliter l’insertion des Subsahariens. Il précise dans ce contexte : « Il est important de faire de la migration une force en Tunisie. Cela se fait à travers la formation des jeunes migrants. »
Par ailleurs, Lorena Lando, Cheffe de mission de l’OIM, a démontré, à travers des travaux de recherche, l’impact positif de l’insertion des travailleurs migrants sur le marché du travail national.
En effet, ces travaux montrent que les migrants s’insèrent dans les secteurs en tension, où les besoins en main-d’oeuvre ne sont pas satisfaits localement, contribuant ainsi à augmenter le taux d’emploi moyen.
Et d’ajouter : « De plus, l’accueil d’une population jeune, active, en bonne santé et déjà formée dans le pays d’origine a un effet positif sur les finances publiques. D’ailleurs, il est important de favoriser l’intégration des migrants internationaux, notamment au niveau professionnel ». « La migration est un facteur de développement durable », poursuit-elle.
Au delà de l’attractivité que représente la destination Tunisie, il n’empêche que le droit du travail et la régularisation des migrants dans l’accès au travail dans le secteur privé demeurent faibles.
Mais pour y parvenir, il est important de renforcer l’intégration des migrants. Car ils représentent une opportunité ouvrant la voie à de nouvelles perspectives de commerce et d’investissements.
Au final, comment optimiser les compétences des migrants, quels sont leurs besoins ? Ce sont autant de réflexions que les représentants du Ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, les représentants des Ministères des Affaires étrangères, des Affaires sociales, de l’Intérieur, du Développement local, et de l’Enseignement supérieur ont débattu le temps d’une journée.