À peine le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem, a-t-il annoncé son intention de supprimer le CAPES et de le remplacer par une licence et un mastère en sciences de l’Education, que les protestations ont commencé au sein des universités tunisiennes.
Les étudiants de vingt établissements universitaires ont entamé une grève générale depuis le 8 avril 2019. Animée par deux revendications, à savoir : l’annulation de la décision ministérielle et le rétablissement du CAPES. Mohamed Riadh Jebabli, l’un des meneurs du mouvement de protestation et étudiant à la faculté des sciences de Tunis expose la situation à leconomistemaghrebin.com.
Selon Mohamed Riadh Jebabli, la majorité des universités tunisiennes sont en situation de mobilisation pour contrecarrer cette décision. Ainsi, la suppression définitive du CAPES et l’instauration d’une licence et d’un mastère en sciences de l’Education depuis l’orientation du Bac priveraient les diplômés de leur droit d’accéder à l’enseignement secondaire. « C’est une décision arbitraire qui ne prend pas en considération l’intérêt des diplômés », s’insurge-t-il.
Par ailleurs, le jeune étudiant a rappelé que, dans le cadre du Dialogue national sur la réforme de l’éducation, les différents intervenants se sont mis d’accord sur deux points. Tout d’abord, créer une licence en sciences de l’éducation pour l’enseignement primaire. D’ailleurs, les étudiants ayant suivi ce cursus seront prochainement diplômés. Puis, pour ce qui est de l’enseignement secondaire, il a été convenu de lancer un concours suite auquel, les diplômés suivent deux ans de formation, avant de pouvoir enseigner aux lycées et aux collèges. Cependant, après la nomination de Hatem Ben Salem à la tête du ministère, il a été décidé de supprimer le CAPES et de créer cette licence et mastère juste après le BAC. « La décision de Hatem Ben Salem ignore le consensus réalisé dans le cadre du Dialogue national sur la réforme de l’Education », précise-t-il.
Tout en reconnaissant que le concours du CAPES manque beaucoup de transparence, notre intervenant a fait savoir que les étudiants revendiquent le rétablissement du CAPES tout en durcissant les dispositifs de contrôle et d’audit pour éviter la corruption et le népotisme. Cela se fera avec l’implication de la société civile, l’Instance nationale de lutte contre la corruption et les différents organes de contrôle étatique.
Afin de réaliser leurs revendications, une série de mouvement de protestation est prévue. D’ailleurs, 20 établissements universitaires sont en grève ouverte, quatre établissements universitaires connaissent des marches de protestation pacifiques quotidiennement, dans trois facultés sont organisés des sit-in. Par ailleurs, un sit-in a eu lieu le 8 avril devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). De même, d’autres protestations ont eu lieu à Gafsa, Bizerte, Sousse, Sfax et Monastir.