Brouilles, tiraillements politiques, guerre des clans. Voilà l’image que renvoie le parti Nidaa Tounes depuis son arrivée au pouvoir…Dans ce cadre, les Nidéistes attendaient un congrès électif transparent et fédérateur pour redorer le blason du parti. Mais, il n’en a rien été.
Aujourd’hui, la scission entre les partisans de Sofiene Toubal et ceux de Hafedh Caïd Essebsi est consommée. Les intérêts personnels primant sur l’intérêt général. Et plus encore, on parle d’une énième division du parti fondé en 2012 par le président Béji Caïd Essebsi.
Mais revenons sur les faits. Il y a deux jours de cela, chaque clan a fait élire son président du comité central. D’une part Hafedh Caïd Essebsi a obtenu 83 voix à Monastir; alors que d’autre part Sofiene Toubal, le chef du bloc parlementaire, a obtenu 115 voix à Hammamet.
Nidaa Tounes continue sa descente en enfer
Autrement dit, Nidaa Tounes va d’implosion en implosion en s’auto-détruisant depuis son ascension. Chacun veut se positionner en pensant aux prochains élections.
Mongi Harbaoui, membre du nouveau bureau politique de la réunion de Monastir, a déclaré dimanche en marge d’une conférence de presse que le président fondateur du parti, Béji Caïd Essebsi avait proposé à l’organe politique de créer une liste supplémentaire de 12 personnes. Il s’agit de : Aïssa Hidoussi, Abdel Jalil Salem, Majdoline Cherni, Houda Naguedh, El Hechmi El Wahchi, Ali Hafsi, Moez Belkhouja, Nourredine Ben Ticha, Fatma Mseddi, Sameh Damek et Imed El Hidri.
Rappelons que Fatma Mseddi a quitté Nidaa Tounes dans la journée du samedi 13 avril et qu’elle est revenue sur sa décision le lendemain.
Par ailleurs, Sofiene Toubal, président du comité central de la réunion de Hammamet est revenu sur la liste nominative qu’aurait proposée le président de la République. Il déclare en ce lundi sur les ondes radiophoniques : « Je ne pense pas que le président ait envoyé une liste. Car lui, il appelle à regrouper tout le monde dans l’intérêt du pays ».
De son côté, Selma Elloumi, dirigeante de Nidaa Tounes, sort de son silence et souligne son refus de diviser Nidaa Tounes. Tout comme elle lance un appel à la raison qui doit primer pour l’intérêt du pays. Elle précise : « Les prochaines élections législatives et présidentielle sont déterminantes. Et si la famille centriste et progressiste à cet instant précis se disperse, cela ne servira pas l’intérêt du pays. »
Pour comprendre les divisions et les scissions à l’intérieur du parti, il faut revenir à la construction de Nidaa Tounes. En effet, en 2012, Béji Caïd Essebsi décide de construire autour de lui une forteresse électorale.
C’est alors que la machine Nidaa regroupe des Destouriens, des anciens du régime Ben Ali, des hommes d’affaires, des figures de la gauche… Ce large spectre se regroupe avec un seul objectif : équilibrer le paysage politique et être un parti majoritaire. Cependant, les résultats de 2014 n’ont pas donné à Nidaa Tounes la majorité absolue. Le parti décide de s’aligner avec Ennahdha plutôt que de l’avoir dans l’opposition.
Aujourd’hui, plusieurs clans s’affrontent, les pro-Chahed, les pro-Toubal, les pro-Marzouk, les pro-HCE, sans pour autant s’intéresser aux vrais problèmes des citoyens…Il est clair que le suicide politique ne montre que le début d’une spirale sans fin… Mais quand cessera-t-elle? Personne ne détient la réponse…