Quels que soient les reproches qu’on pourrait adresser au système éducatif tunisien, les points positifs demeurent perceptibles. Ainsi, le bilan de la visite du rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’éducation en Tunisie, Koumbou Boly Barry, présente les points forts et les faiblesses du système.
Koumbou Boly Barry était en visite en Tunisie du 7 au 12 avril. Elle s’est déplacé dans plusieurs établissements éducatifs. Et elle s’est entretenue avec plusieurs décideurs tunisiens du domaine de l’enseignement.
Tout d’abord, la spécialiste en éducation indique que les Nations unies incitent la Tunisie à dédier 20% de son budget à l’enseignement. Alors que notre pays n’accorde que 2,7% au secteur.
Ensuite, au niveau de la formation, Koumbou Boly Barry constate que le gouvernement a recruté 15 mille instituteurs. Cependant, cet effectif souffre d’un manque de formation, d’où la nécessité de les former.
Par ailleurs, la représentante des Nations unies recommande, entre autres, de vulgariser les lycées pilotes. Et ce, pour éviter une discrimination entre les élèves. De plus, selon elle, les classes préparatoires ne représentent pas une exigence pour le secteur éducatif. Elle fait remarquer que ce type de cours demeure l’apanage des familles aisées. Ce qui crée une autre forme de discrimination.
Le système éducatif tunisien entre réformes et consolidation
En outre, Koumbou Boly Barry tire la sonnette d’alarme en ce qui concerne la situation de l’infrastructure de plusieurs écoles. Dans cette perspective, elle appelle le gouvernement à créer plusieurs comités spécialisés, afin de résoudre ce problème. Ainsi le gouvernement devrait fournir des ressources complémentaires, pour pouvoir agir sur ce volet.
Enfin, le rapport comprend plusieurs points positifs sur le système éducatif tunisien. L’intervenante déclare que la gratuité de l’enseignement est un acquis important pour la Tunisie. Le gouvernement tunisien ne manque pas de volonté pour réformer le secteur de l’enseignement et ce, travers le livre blanc sur la réforme de l’enseignement. D’après ses entretiens avec un certain nombre de représentants de la société civile, elle relève que la société civile exprime ses craintes quant à l’enseignement privé. Reste que le secteur de la formation professionnelle demeure excellent, avec un pourcentage d’embauche qui atteint les 100% juste après l’obtention du diplôme.