Signature d’une « charte pour le développement durable et la responsabilité sociale de l’industrie du ciment en Tunisie ». En œuvrant de la sorte, les opérateurs du secteur du ciment montrent leur engagement irréversible en faveur du développement durable et leur soutien à l’économie circulaire. Et ce, en marge d’une rencontre organisée ce matin.
Étaient présents Slim Feriani, ministre de l’Industrie et des PME, Samir Majoul, président de l’UTICA, Amer Laarayedh, président de la commission énergie et environnement à l’ARP, Arne Schweinfurth, Coordinateur GIZ du Cluster Énergie et Climat, Andrea Salinelli, président de la Chambre nationale des producteurs tunisiens de ciment et de l’industrie tunisienne du ciment; ainsi que des représentants de la présidence du Gouvernement, de l’UGTT et des experts nationaux et internationaux.
Ainsi, la signature de cette charte ambitieuse stipule l’engagement des dirigeants des sociétés cimentières, membres de la Chambre nationale de l’industrie du ciment, à soutenir le développement durable.
De même, elle exprime leur volonté de rechercher des solutions pour soutenir la transition énergétique et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Et ce, grâce aux projets menés par L’Etat tunisien. Ce qui permettra à l’horizon 2030 d’éviter l’équivalent de 350 millions de dinars d’importations énergétiques annuelles.
La charte de 2007 et ses impacts
La première charte volontaire du secteur du ciment tunisien fut signée en 2007. A l’époque, le secteur du ciment marquait sa volonté d’inscrire le développement durable dans ses priorités.
En effet, malgré son profil énergivore, les indicateurs énergétiques du secteur sont maîtrisés et restent dans la fourchette des benchmarks européens.
Par ailleurs, depuis 2007, les cimenteries tunisiennes consacrent plus de 100 millions d’euros aux investissements matériels et immatériels. Ces investissements visent la diversification des sources d’énergie autorisées par l’Etat, l’amélioration des systèmes de dépoussiérage et le remplacement des électrofiltres par les filtres à manche.
En outre, ils visent aussi la certification de leur système de management environnemental ISO 14000, OHSAS 18001 et la mise en conformité des produits par rapport aux normes reconnues à l’échelle internationale.
De plus, avec l’appui de l’ANME et la GIZ, le secteur cimentier tunisien a entamé en 2012 une réflexion et des concertations approfondies destinées à soutenir la réalisation des objectifs d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre inscrits dans la Contribution nationale de la Tunisie à la lutte contre les changements climatiques (CDN).
Ces concertations ont débouché sur l’élaboration d’un plan d’action susceptible de contribuer à hauteur de 15% aux objectifs nationaux d’atténuation inscrits dans la CDN.
Dans le même sillage, le plan de développement 2016-2020 vise à atteindre un taux de valorisation des déchets de 50% à l’horizon 2020. Les cahiers des charges des concessions de décharges contrôlées ont été mis à jour pour intégrer cet objectif. Et ce, en responsabilisant les concessionnaires dans la valorisation des déchets.
Le secteur du ciment tunisien en chiffres
Le secteur du ciment représente une industrie stratégique pour les secteurs du bâtiment et de l’infrastructure. Avec neuf usines, dont une pour le ciment blanc, réparties sur tout le territoire tunisien, le secteur dispose d’une capacité de production de 12,5 millions de tonnes de ciment par an. Il capitalise 3500 emplois directs et plus de 20 mille emplois indirects.
Un déficit énergétique record
La Tunisie enregistre depuis le début des années 2000 un déficit croissant de sa balance énergétique. Ce qui induit une amplification de sa dépendance énergétique, doublé d’un alourdissement du déficit de la balance des paiements.
D’ailleurs, le déficit de la balance énergétique s’est creusé de 53% en 2018, pour atteindre un record de 6,18 milliards de dinars contre 4 milliards en 2017. Il représente ainsi 32,4% du total du déficit commercial de la Tunisie.
Les importations du secteur de l’énergie s’élèvent à 8,5 milliards de dinars en 2018 contre six milliards de dinars en 2017, soit en hausse de 40%.
Pour les exportations, elles ont atteint 2,3 milliards de dinars en 2018 contre deux milliards une année auparavant.