Le chef du gouvernement Youssef Chahed s’est voulu rassurant pour les six prochains mois. En mettant en avant que le pouvoir d’achat des Tunisiens s’améliorera… Mais il adresse aussi un message à la classe politique. Et notamment à l’opposition, qui s’ingénie à semer le doute autour de chaque proposition gouvernementale. Qu’en pense le parti Attayar (Le Courant démocrate) ?
Ghazi Chaouachi, député et secrétaire général du parti, souligne dans une déclaration à leconomistemaghrébin.com : « Son discours ne fait qu’éluder les questions qui fâchent. »
Il ajoute que le discours du chef du gouvernement n’est autre qu’une campagne électorale avant l’heure à son profit et pour son parti. Il précise dans ce contexte : « Il est tout à fait normal qu’en campagne électorale l’on pointe du doigt ses adversaires politiques, notamment en critiquant l’opposition. Et en particulier le Courant démocrate pour avoir dénoncé des malversations gouvernementales. »
Et de poursuivre : « D’ailleurs, il a également imputé son échec dans l’amélioration du pouvoir d’achat à l’opposition. »
Selon lui, il a voulu montrer que la crise économique est due en partie aux tiraillements politiques. M. Chaouachi a rappelé que le chef du gouvernement ne se prive pas de faire usage de l’appareil de l’Etat pour sa campagne électorale.
Il ajoute : « Pour éviter l’instabilité politique, il nous faut un autre gouvernement de technocrates qui ne soient pas concernés par les élections. »
Qu’en est-il au niveau des chiffres ?
Hichem Ajbouni, membre du bureau politique du Courant Démocrate, souligne que le pouvoir d’achat des citoyens ne fait que se détériorer depuis 2016.
Il poursuit : « Youssef Chahed, chef du gouvernement depuis trois ans, avait pour mission essentielle de préserver le pouvoir d’achat des Tunisiens et d’améliorer leurs conditions de vie. Ce qu’il n’a pu faire en trois ans, il prétend pouvoir le faire dans les prochains six mois préélectoraux. Personne n’est dupe, je ne pense pas qu’il puisse redresser les indicateurs économiques en si peu de temps. »
Il ajoute : » A mon avis, ce sont des effets d’annonce. La preuve tous les indicateurs sont au rouge. » M. Ajbouni estime que le chef du gouvernement essaie de se maintenir jusqu’aux prochaines élections.
Il conclut : « S’il n’était pas chef du gouvernement, le parti Tahya Tounes n’existerait pas, du moins avec cette dynamique. Sa priorité est de se maintenir à son poste pour garder ses chances intactes lors des législatives et de la présidentielle.«