leconomistemaghrebin.com a accompagné mercredi 17 avril 2019 des membres de la Délégation de l’Union européenne en Tunisie en visite des composantes des projets financés par l’UE à l’Ariana et à la Manouba. Ces projets font partie du Programme de réhabilitation des quartiers populaires mis en œuvre par l’ARRU (Agence de Réhabilitation et de Rénovation Urbaine).
Depuis 2011, la coopération entre la Tunisie et l’Union européenne a presque doublé. Face à une situation économique fragile et pour donner un nouvel élan aux réformes économiques, cet appui a été renforcé à partir de 2015.
Tunisie – UE : une coopération financière de 2,7 milliards d’euros
Depuis 2017, le montant dédié à la coopération financière entre les deux parties s’élève à 300 millions d’euros par an (en don). Aujourd’hui, la Tunisie est le premier pays bénéficiaire de l’instrument européen de voisinage.
Ainsi, le montant cumulé depuis 2011 est de 2,7 milliards d’euros répartis entre 1,9 milliard d’euros en don et de 800 millions d’euros sous forme de prêts avec des taux ne dépassant pas les 2% et une maturité très longue.
Les priorités de la coopération entre la Tunisie et l’UE consistent essentiellement à parachever la construction démocratique, remettre l’économie sur les rails de la croissance et assurer sa stabilisation, répondre à des urgences sociales et économiques, notamment dans les régions intérieures et l’intégration de la Tunisie aux programmes européens.
La mise en œuvre de ces priorités se fait à travers un appui budgétaire, des subventions directes à la société civile et aux entreprises, une assistance technique, des prêts concessionnels sous une assistance macro-financière et un mixage de dons et de prêts.
Réhabilitation et intégration des quartiers populaires
L’intervention de l’UE dans la réhabilitation des quartiers populaires en Tunisie a démarré avec le lancement du Programme d’Appui aux Zones Défavorisées (PAZD) en 2012 suivi de trois autres programmes.
L’Union européenne a participé aussi, avec l’AFD, le gouvernement tunisien et la BEI, à hauteur de 25% au montage financier du Programme de réhabilitation et d’intégration des quartiers populaires (PRIQH) qui s’inscrit dans le cadre du Programme d’appui à la politique de la ville (Proville 2).
L’objectif de ce programme est l’amélioration des conditions de vie des populations dans les zones urbaines défavorisées et le soutien à la réforme de la politique de la ville.
Ce programme, signé en décembre 2018 et qui démarre actuellement, s’inscrit dans la continuité des programmes précédents, tout en apportant un saut qualitatif dans l’approche conçue par les opérateurs du programme ; la prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux et la généralisation de l’approche participative de définition des besoins.
Améliorer les conditions de vie des citoyens
Dans un contexte financier contraint, la mise à disposition de fonds européens sous forme de subvention a permis de dépasser la délivrance de services de base aux populations vers des services plus avancés comme la création de l’employabilité au sein des quartiers, le développement des outils de prévention ou le renforcement du rôle de la société civile dans le développement de leurs quartiers. Avec un coût de 611.5 millions de dinars, ce programme cible 155 quartiers englobant 811 440 habitants et 179 700 logements.
Ce programme s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des projets délégués à l’AFD pour le compte de l’Agence de réhabilitation et de rénovation urbaine (ARRU) relevant du ministère de l’Habitat et de l’Equipement. Notons que les quartiers bénéficiaires ont été choisis sur la base des demandes formulées par les collectivités locales et l’indice du développement régional et aussi selon trois critères d’éligibilité à savoir le nombre de logements, la surface urbanisée et la densité urbaine.
Hatem Yahyaoui, directeur général adjoint de l’ARRU a été accompagné des représentants des médias tunisiens et des membres de la Délégation de l’Union européenne en Tunisie. Ils ont effectué des visites dans le quartier d’El Bokri à la Commune de Sidi Thabet au gouvernorat de l’Ariana, le quartier Essaïda-Ennassim et au quartier Sanheja-Torjeman (à la Commune de Oued Ellil (Manouba).
L’état d’avancement des projets visités ont tous atteint un taux de 100%. Le programme touche plusieurs composantes comme l’infrastructure de base (voiries et trottoirs, assainissements des eaux usées, éclairage public, eau potable…), les équipements socio-collectifs et locaux industriels, des espaces techniques et l’amélioration de l’habitat.
La première visite a été effectuée dans une salle de sport au quartier El Bokri. Les travaux dans cette salle de sports individuels ont démarré le 18 septembre 2017 pour une durée de 360 jours. La gestion de cette salle sera accordée à une association sportive de la place sous la tutelle du Conseil municipal.
De plus, plusieurs rues, réseaux d’assainissement des eaux usées et d’éclairage public du quartier El Bokri ont été rénovés et réhabilités et ont complètement transformés la vie des habitants.
Les visites effectuées dans les quartiers Essaïda-Ennassim et Sanheja-Torjeman ont permis aux représentants des médias et membres de la Délégation de l’UE en Tunisie d’observer les changements introduits sur les rues et discuter avec les habitants de ces quartiers quant à l’impact des travaux sur la vie quotidienne.