Pourquoi la mise en place d’un régime assurance perte d’emploi en Tunisie devient de plus en plus une nécessité ? Elle concernerait les travailleurs licenciés pour des raisons économiques ou technologiques ou suite à la fermeture définitive d’une entreprise.
Le Bureau international du travail (BIT) propose une étude sur la faisabilité de ce type d’assurance. En effet, d’après le BIT, la situation du chômage en Tunisie impose cette mesure au vu du taux de chômage en Tunisie en 2018 qui a atteint 15,5%. Il s’agit d’un chômage disproportionné dont les femmes subissent plus que les hommes les répercussions.
Ce régime doit être mis en place pour répondre aux lacunes du système actuel de la couverture sociale. Les experts de la BIT considèrent qu’il s’agit d’un régime qui ne couvre pas toute les catégories de travailleurs. Et qui plus est, il assure des prestations insuffisantes. De plus, le système actuel ne prévoit pas de programme de réinsertion professionnelle.
Pourtant, le Pacte social signé en 2013 entre le gouvernement, l’UTICA et l’UGTT prévoit l’instauration d’un régime d’assurance perte d’emploi. Il doit répondre aux normes de la BIT. L’étude prévoit un fonds indépendant financé à égalité entre le gouvernement, les travailleurs et les employés. Ce régime doit, entre autres, assurer la réinsertion professionnelle et prévoir une indemnisation bien déterminée.
Par ailleurs, pour mener la barque à bon port, l’administration doit s’adapter aux besoins du fonds. Et effectuer plusieurs tâches dans ce cadre, à l’instar de l’enregistrement des travailleurs et des employeurs. Mais aussi collecter les cotisations, enregistrer les demandeurs de cotisation et enfin vérifier les critères d’éligibilité. En outre, un certain nombre de problématiques sont à prendre en considération Car elles pourraient entraver tout ce processus, comme le déséquilibre des caisses sociales et le rôle de l’ANETI.
Lors du débat, tous les intervenants ont été unanimes quant à l’importance de la mise en place d’un tel dispositif. Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Abdelkrim Jrad, a affirmé que ce dispositif doit être inclusif. Il ne doit exclure aucun travailleur. De plus, il considère qu’il faut se baser sur des chiffres précis et des données fiables pour faire réussir ce projet.
Le directeur général de la Sécurité sociale au ministère des Affaires sociales, Kamel Madouri, a indiqué lors du débat que les concertations continueront à partir de cette étude, dans le cadre du consensus. Depuis 1982, il existe déjà une caisse de chômage à la CNSS pour les travailleurs qui ont perdu leur emploi pour des raisons économiques et qui leur verse une pension pendant une année, à compter de leur licenciement.