Pour le sous-secrétaire général, administrateur assistant et Directeur du Bureau des politiques et de l’appui du programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), l’expérience de la transition tunisienne mérite étude et réflexion.
« L’école de Tunis ». C’est en ces termes qu’Abdoulay Mar Dieye, sous-secrétaire général, administrateur assistant et directeur du Bureau des politiques et de l’appui aux programmes du programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a qualifié l’expérience tunisienne en ce qui concerne la transition démocratique.
Une expérience qui vaut le détour. Dans la mesure, a-t-il soutenu, où elle ne se base pas sur le chemin classique de la séparation des pouvoirs. Mais sur l’existence de huit instances indépendantes qui jouent un rôle central dans la définition et la gestion de la sphère publique.
Présent à Tunis à l’occasion du Forum mondial de Tunis sur l’égalité des genres (24-26 avril 2019), Abdoulay Mar Dieye n’a pas manqué de mettre en évidence l’expérience tunisienne en matière d’égalité homme-femme.
Ainsi, il souligne le pourcentage des femmes à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). C’est, selon lui, un signe de réelle maturité et le garant d’une « stabilité » politique qui a permis à la Tunisie d’éviter bien des secousses.
Par ailleurs, engagé aux côtés de la Tunisie dans sa transition, le PNUD a été un « facilitateur », soutient Kebir El Alaoui, le représentant résident à Tunis de cette organisation du système des Nations unies, présent à la conférence de presse donnée, le 25 avril 2019, à Tunis, par Abdoulay Mar Dieye.
Mais, il a refusé les accusations d’ « ingérence » dans la mise en route de la Constitution de janvier 2014. « Le PNUD s’est toujours refusé à toute ingérence. C’est du reste une ligne rouge pour tous les experts qui ont apporté leur aide et soutien », a-t-il précisé.
Non aux solutions venues d’en haut
De cette expérience, le PNUD a profité pour établir une liste de compétences tunisiennes en matière juridique qui peuvent aider toute partie souhaitant réfléchir ou s’engager dans un projet constitutionnel.
Le sous-secrétaire général, administrateur assistant et directeur du Bureau des politiques et de l’appui aux programmes du PNUD a, par ailleurs, souligné l’excellent comportement des Tunisiens lorsqu’il s’agit d’accueillir leurs voisins libyens, souffrant de la guerre qui s’est installée depuis 2011.
Il a condamné du reste la destruction de la Libye contraire aux décisions onusiennes et de l’Union Africaine. Affirmant que la solution en Libye ne peut être que politique. Il souligne l’importance du processus de paix engagé sous les auspices de la Tunisie.
Il a encore considéré comme une « agression les coupures de vivres » opérées à l’encontre de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) saluant au passage les pays qui se sont engagés à supplanter les aides coupées.
Et très vite les questions ont fusé sur la fin des modèles et de toutes formules préétablies, insistant sur le fait que le monde a perdu ses repères. D’où l’engagement du PNUD à organiser des « laboratoires » afin que les solutions ne soient pas imposées,mais apportées par ceux qui vivent les problèmes.