Le ministre du Commerce, Omar El Behi, déclare que malgré les difficultés, le site Tunisie demeure attrayant pour l’investissement. Et ce, lors de son intervention dans le cadre de la 21ème édition du Forum de L’Economiste Maghrébin, qui se tient aujourd’hui sur le thème : « La Tunisie et le nouvel ordre commercial mondial. »
Le ministre affirme que la vocation naturelle d’ouverture sur son environnement extérieur a permis à la Tunisie de disposer d’un modèle économique tourné vers l’exportation dont la part ne cesse de prendre de l’ampleur dans le PIB national pour se situer en 2018 autour de 38%.
Puis, M. El Behi a poursuivi en précisant que malgré les limites de ses ressources naturelles en énergie fossile peu dense et sa superficie plus au moins modeste, la Tunisie a pu fonder les bases d’une économie de marché reposant sur un tissu industriel riche et diversifié et une législation propice à l’investissement privé et à la libre initiative. La Tunisie dispose, entre autres, d’un régime off shore attractif qui a pu s’accaparer de 75% du total des exportations.
Ce contexte a permis la création de plus de 6000 entreprises exportatrices, à capital tunisien comme étranger. Elles opèrent dans tous les domaines d’activités : du classique à l’innovant; de l’agroalimentaire, en passant par le textile; et jusqu’à l’aéronautique et les produits pharmaceutiques. Elles viennent à consacrer un substantiel capital en savoir-faire et technicité.
Confiant et déterminé, le ministre a fait savoir que la Tunisie peut compter sur le potentiel grandissant du secteur des services, notamment le tourisme, les tic et services, ainsi que la santé. Ces secteurs sont une source inépuisable de devises et ont une capacité importante de création d’emplois.
Le commerce extérieur de la Tunisie en 2018 a été marqué par l’évolution des échanges commerciaux de la Tunisie qui ont été impactés à la fois par : – les effets de la conjoncture nationale, à savoir la dépréciation du dinar face à l’euro et le dollar; – la persistance des tendances inflationnistes; – la bonne performance de l’agriculture et des services marchands; – la poursuite du repli de l’indice de production des industries extractives. Mais aussi par les effets de la conjoncture internationale : – hausse des prix internationaux de l’énergie et de la plupart des produits de base; – bonne tenue de la croissance mondiale atteignant ainsi près de 100 milliards de dinars.
De même, l’année 2018 a vu une hausse des exportations de bien (+19,1%), pour atteindre près de 41 milliards de dinars. Le ministre a rappelé que l’Union européenne, et ses 500 millions de consommateurs, demeure le principal partenaire économique et commercial de la Tunisie. Elle s’accapare la part du lion des exportations tunisiennes avec un peu moins du ¾ du total export. Et ce, avec une concentration de 60% du total des exportations sur quatre destinations, à savoir : la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne. Viennent ensuite par ordre décroissant l’Union maghrébine avec près de 10%, l’Amérique, l’Extrême-Orient, les autres pays de l’Europe, les pays arabes du Moyen-Orient et l’Afrique subsaharienne (un peu moins de 3%).
Omar El Behi : le Made in Tunisia doit être reconnu aux quatre coins du globe
Le ministre a souligné l’importance de la diversification des marchés. Pour lui, cela s’impose d’une façon ostensible, traduisant ainsi une vision politique prospective pour faire du Made in Tunisia un label reconnu aux quatre coins du globe.
Pour cette raison, la Tunisie a mis en place les dispositions nécessaires qui sont à même de concrétiser une vision stratégique, en multipliant les accords bilatéraux et multilatéraux; et d’autre part en donnant un coup d’accélérateur aux actions promotionnelles et d’accompagnement des entreprises tunisiennes, sur des marchés encore inexploités, à savoir : la Thaïlande, Singapour, la Malaisie, le Danemark, l’Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie. Marchés où la Tunisie jouit d’une bonne réputation et d’un fort potentiel d’exportation pour ses produits et services.
Revenant sur l’Afrique, le ministre affirmé quelle se dresse comme le partenaire idoine pour une croissance significative des échanges multidisciplinaires. C’est ainsi que la Tunisie a réussi à intégrer le marché de la COMESA cette année.
Omar El Behi précise que la Tunisie dispose depuis 2018, de quatre nouvelles représentations commerciales au Kenya, RDC, Nigeria et Cameroun; en plus d’une représentation commerciale en Cote d’Ivoire. Ces représentations assurent le rôle de facilitateurs, pour l’accès au marché relatif à leur pays d’accréditation, et d’éclaireurs d’opportunités d’exportations pour les PME tunisiennes dont l’offre est en adéquation avec la demande et l’exigence du marché visé.
Enfin, le ministre confirme la nécessité de la relance de l’extraction du phosphate, la reprise de l’activité touristique et une meilleure orientation vers les énergies renouvelables.