Votre entreprise a-t-elle défini un processus et des modalités de succession ? Quel scénario d’évolution envisagez-vous pour votre entreprise ? Les membres de la prochaine génération familiale ont-ils intégré l’entreprise ? Quel est leur niveau managérial ? Quel statut ont-ils aujourd’hui ? Comptent-ils intégrer l’entreprise familiale ?
Telles sont les questions qui ont fait l’objet de la dernière partie du sixième baromètre des entreprises en Tunisie élaboré par EY Tunisie et consacré à la succession et transmission des entreprises familiales. Le sujet est important, étant donné leur forte représentativité dans le tissu entrepreneurial tunisien.
Transmettre l’ADN des valeurs de l’entreprise
En réponse à la première question, 47% des chefs d’entreprises familiales n’ont jamais ou vaguement évoqué un plan de succession. Alors qu’ils sont 21% à l’évoquer pour les grandes entreprises familiales dont l’effectif est supérieur à 200 employés.
Parmi les répondants éligibles à la problématique de la succession, on note que 36% ne savent pas encore quel scénario choisir pour la succession. 22% optent pour la transmission intergénérationnelle, avec une reprise capitalistique et managériale dans le cadre familial.
« Ce qui est très important au niveau de la succession de la nouvelle génération, c’est la transmission de l’ADN des valeurs du groupe. C’est ce qui va permettre la croissance et la pérennité de l’entreprise familiale », témoigne Hichem Elloumi, PDG COFICAB.
19% des chefs d’entreprises familiales préfèrent changer de structure juridique, de gouvernance et de modèle opérationnel; mais avec un maintien de la majorité capitalistique de la famille. 17% optent pour la cession capitalistique via un fonds d’investissement ou une introduction en Bourse et 13% optent pour le rachat par des tierces personnes physiques ou morales.
97% des entreprises familiales, qui n’ont pas défini de politique de succession, ne survivent pas au-delà de la 3e génération. Le sujet devrait donc régulièrement figurer à l’ordre du jour des conseils d’administration. Pourtant, il est souvent délaissé par un grand nombre d’entreprises familiales.
Assurer une succession fluide
A l’opposé du panel d’entreprises familiales en Tunisie, les répondants à l’enquête mondiale de EY Tunisie ont clairement identifié et désigné les personnes en charge de la succession.
« Ce choix implique qu’ils aient anticipé en amont les processus à mettre en place pour assurer une transition de gouvernance fluide. Ces derniers ont accordé la responsabilité principale de la planification de la succession au Conseil d’administration, au propriétaire, au conseil de famille et au directeur général », explique EY Tunisie.
S’agissant des membres de la prochaine génération familiale à intégrer l’entreprise, 45% de ces membres ont entre 25 et 30 ans. Prendre le temps de préparer la génération suivante à la gouvernance de l’entreprise est vital pour assurer une succession fluide.
« Les jeunes générations ont en effet besoin de comprendre les spécificités des entreprises familiales et de commencer le plus tôt possible à développer des compétences adaptées, une appétence pour la gouvernance et une connexion particulière avec cette typologie d’entreprise », constate EY Tunisie.
32% des membres de la prochaine génération qui n’ont pas intégré leurs entreprises familiales sont aujourd’hui des employés, 18% des entrepreneurs ou des créateurs et 32% des étudiants. 53% des membres de la prochaine génération des entreprises familiales sondées ne comptent pas intégrer l’entreprise familiale.
Pour le Directeur Général de SATEM, Hatem Meziou, réussir la transmission à la 3ème génération nécessite une solidarité familiale sans faille et l’adhésion à un système commun de valeurs : travail, mérite et excellence.
Au total, l’enquête de EY Tunisie a touché 264 entreprises représentant 151 000 employés et un chiffre d’affaires global avoisinant les 31 Milliards de dinars.