La démocratie est un régime politique dont le principe est celui du gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple.
Dans le cadre d’une démocratie représentative, le régime le plus répandu, les citoyens élisent des représentants qui vont exercer le pouvoir en leur nom : ce sont des élus.
La démocratie reste un régime fragile, car il suppose que le citoyen soit suffisamment instruit et informé pour faire les meilleurs choix. Il doit réagir aussi à toute tentative le privant de ses droits fondamentaux.
Le rôle de l’éducation est très important car la démocratie et le respect de l’autre s’apprend dès le jeune âge. Une éducation de qualité, accessible à tous et une presse indépendante et plurielle sont les bases de la démocratie.
L’insatisfaction économique, les changements sociaux et la colère envers les partis politiques en place ont bouleversé les régions du monde ces dernières années. Des partis extrêmes à gauche et à droite ont émergé pour protester contre l’establishment en place.
Une méfiance mondiale face au fonctionnement actuel de la démocratie
Une enquête menée par le Pew Research Center auprès de 30 133 personnes dans 27 pays du 14 mai au 12 août 2018 a démontré que bien que les idées de la démocratie libérale restent populaires dans le monde, l’engagement envers la démocratie reste faible. Un constat d’échec envers le fonctionnement de la démocratie.
Ainsi, sur les 27 pays sondés, la majorité des citoyens, soit 51%, sont mécontents du fonctionnement de la démocratie; alors que seulement 45% en sont satisfaits.
L’enquête du Pew Research Center reprise par le World Economic Forum démontre 4 facteurs majeurs qui expliquent le manque d’engagement actuel :
1- L’insatisfaction est liée à une vision pessimiste de la situation économique actuelle
Les citoyens tunisiens sont parmi les plus pessimistes. 10% des Tunisiens pensent que la situation économique est bonne et 70% sont mécontents du fonctionnement de la démocratie dans le pays. En revanche, 81% des Suédois pensent que la situation économique de leur pays est bonne.
2- Les opinions des citoyens sur l’évolution de la situation financière de la classe moyenne au cours des 20 dernières années sont liées à une insatisfaction à l’égard de la démocratie
La majorité des citoyens pensent que la situation financière de la classe moyenne s’est détériorée au cours de ces 20 dernières années. Ce pessimisme est lié à la performance économique du pays. En Tunisie, à peu près 10 % des personnes interrogées déclarent que la situation de la classe moyenne s’est améliorée et 70% sont déçus du fonctionnement de la démocratie en Tunisie. Par contre, la majorité des Indiens, soit 65%, pensent que la situation financière de la classe moyenne s’est améliorée.
3- L’opinion selon laquelle un pays protège la liberté d’expression explique comment les citoyens estiment que la démocratie fonctionne dans leur pays
Ainsi, les personnes pensant que la liberté d’expression est protégée dans leur pays sont plus contentes du fonctionnement de la démocratie dans leur pays.
Cependant, il n’y a pas de relation entre l’insatisfaction à l’égard de la démocratie et la perception que la liberté d’expression est protégée. En Tunisie, 70% des citoyens pensent que le pays protège leurs droits à la liberté d’expression, mais ces derniers sont insatisfaits du fonctionnement de la démocratie.
4- Le sentiment des citoyens de disposer dans leur pays d’une justice équitable
La perception que le système judiciaire du pays traite tout le monde équitablement joue un rôle dans la façon dont la démocratie fonctionne dans leur pays.
En Tunisie, environ 40 % des adultes déclarent que les tribunaux traitent les gens de manière équitable et sept sur dix sont insatisfaits de la démocratie.
À l’inverse, environ les trois quarts des Indonésiens (74%) affirment que les tribunaux traitent tout le monde équitablement et seulement un tiers sont insatisfaits de la démocratie.
Enfin, d’après cette étude la plupart des Tunisiens sont insatisfaits du résultat de la démocratie, car ils considèrent que les politiciens sont indifférents et déconnectés.
Dans 26 pays, dont la Tunisie, la majorité des citoyens pensent que la déclaration « Les élus tiennent à ce que les citoyens ordinaires pensent » ne décrit pas bien leur pays.
Beaucoup disent également que les politiciens de leur pays sont corrompus et ceux qui partagent cet avis sont de plus en plus mécontents du fonctionnement de leur démocratie.