Khaled Kaddour, ancien ministre de l’Energie, participait mercredi à un débat organisé par Albadil Ettounsi. Le thème de la rencontre portait sur le secteur énergétique en Tunisie. Il a souligné que la baisse de la production pétrolière est le résultat de plusieurs pressions exercées ces dernières années sur cette activité.
Et d’ajouter que la réalisation de projets énergétiques nécessite au moins cinq ans (permis, développement, exploration, production…). C’est pourquoi il est difficile d’augmenter notre production pétrolière d’ici cinq ans. « La situation s’aggravera davantage ! », s’alarme-t-il.
Secteur énergétique : une vision stratégique d’ici 2050 s’impose
En effet, pour Khaled Kaddour, sans une vision stratégique à long terme dans le secteur énergétique et de l’eau à l’horizon 2050 le pays ne pourra pas mettre en place un modèle de développement économique efficace.
« Le développement du secteur énergétique (pétrole, énergies renouvelables…) est aussi tributaire du développement technologique et des explorations. L’avenir du pays dépendra largement du développement des énergies renouvelables. Le secteur du transport est une opportunité à saisir pour un saut technologique énergétique », affirme Khaled Kaddour.
Puis évoquant les subventions énergétiques, il suggère de passer de la subvention des hydrocarbures à celle des énergies renouvelables. En encourageant, par exemple, les ménages à installer des panneaux solaires…
Plus de production de pétrole avant 10 ans !
Par ailleurs, le débat organisé par Albadil Ettounsi a été marqué par l’intervention de l’ancien ministre de l’Industrie, Kamel Bennaceur. Il s’est exprimé sur l’évolution de la production et la demande énergétique en Tunisie, les choix envisageables et la transparence dans ce secteur stratégique.
Ainsi, Kamel Bennaceur rappelle les accusations de malversations et de corruption dans le secteur énergétique relayées de façon continue.
Dans ce contexte, l’ancien ministre évoque la décision de Youssef Chahed, prise le 31 août 2018, de « décapiter » le ministère de l’Energie et des Mines suite à des présomptions de corruption sur le champ pétrolier de Halk El Menzel.
Cependant, « malgré les campagnes d’accusation et les pseudo-procès, il n’y a pas eu de condamnation judiciaire pour malversations », affirme Kamel Bennaceur. Enfin, il tire la sonnette d’alarme sur la production pétrolière en Tunisie. Laquelle, sans actions urgentes, ne produira plus de pétrole avant dix ans.