Depuis 2017, la Chine prend la place qu’occupait la France en 1995 comme premier fournisseur des biens d’équipement au Maghreb. Et ce, avec environ un tiers du total des biens importés pour la Tunisie, l’Algérie et le Maroc. Selon la dernière analyse publiée, hier, par l’Observatoire Tunisien de l’Economie (OTE).
Toutefois, la France reste un fournisseur important au Maroc et même en Tunisie. Où elle recule derrière l’Italie. Mais elle perd énormément de parts du marché en Algérie avec plus de 8% en 2017.
L’OTE a rappelé qu’une étude, publiée par la chercheuse Catherine Y. Co, note que «les liens coloniaux et culturels déterminent de manière importante la provenance des biens d’équipement en Afrique».
D’ailleurs, la France et dans une moindre mesure l’Italie et l’Espagne ont historiquement été les principaux fournisseuses de biens d’équipement aux trois pays du Maghreb.
En 1995, au moment du lancement du Processus de Barcelone, les pays du Maghreb importaient essentiellement leurs biens d’équipement des pays occidentaux. Et ce, avec environ un tiers importé de la France pour les trois pays.
Sachant que les cinq premiers fournisseurs restent les mêmes dans les trois pays. A savoir la France, Italie, Allemagne, USA, Espagne, Japon.
Depuis 2005, les choses ont commencé à changer
Néanmoins, à partir de 2005 après l’accession de la Chine à l’OMC, les choses ont commencé à changer. En effet, déjà la Chine a entamé une percée importante en Algérie et au Maroc où elle détenait une part comprise respectivement entre 13,5% et 15,5% de biens d’équipement importés.
Cependant, la Chine est devenue, dès 2010, le premier fournisseur de biens d’équipement dans les trois pays du Maghreb, tout en détrônant la France.
Face à cette situation, l’OTE s’est interrogé: cette percée de la Chine comme fournisseur principal de biens d’équipement est-elle le fruit d’un renforcement de la coopération économique entre le Maghreb et la Chine? Ou est-elle le fruit de l’adaptation des entreprises européennes implantées au Maghreb à la meilleure compétitivité des produits chinois?