L’intermédiaire en Bourse Amen Invest estime que pour 2019, les sociétés cotées exportatrices présentent encore un potentiel de croissance important. Et ce, selon leur analyse du mois de mai consacrée à l’impact de la dévaluation du dinar sur ces sociétés.
Les sociétés exportatrices cotées en Bourse de Tunis ont fait, en 2018, preuve de résilience et ont continué à faire de la croissance.
Cette croissance est, d’après les analystes d’Amen Invest, tirée principalement par une demande des marchés extérieurs. Elle est aussi tirée par un niveau de prix concurrentiel, conséquence de la dévaluation du dinar.
Par ailleurs, la dévaluation a globalement produit les effets attendus sur leurs revenus. Et ce, là où les coûts de production ne sont pas ou sont peu affectés par ce phénomène.
En effet, la croissance maintenue, ces dernières années, ne peut seulement s’expliquer par la variation favorable du taux de change. Mais, elle résulte aussi de la capacité de ces entreprises à maintenir, voire augmenter leurs parts de marché. Et ce, grâce à la compétitivité de leurs produits, également sur le plan qualité.
Sociétés exportatrices cotées : impact de la dévaluation du dinar
Dans ce contexte, les analystes d’Amen Invest ont jugé opportun de voir l’impact de la dévaluation du dinar sur les performances des sociétés exportatrices cotées en bourse.
Ainsi, la même source a démontré que le dinar a poursuivi sa chute tout au long de l’année 2018. Il a terminé l’année sur une baisse historique face à l’euro et au dollar. Ceci est dû aux aspects macro-économiques résultant d’un arbitrage et d’un choix arrêté par la BCT.
Chiffres à l’appui : le dollar s’est échangé contre 2,99 dinars tunisiens et l’euro contre 3,42 dinars au 31 décembre 2018. Ce qui correspond une chute de 22% par rapport au dollar et de 15% face à l’euro en glissement annuel.
Egalement, l’inflation des prix au cours de cette période a été de 7,5% en moyenne par an. « La dévaluation est encore plus préoccupante si l’on remonte à 2001. C’est-à-dire au moment de l’introduction de l’euro, nous sommes passés en effet de 1,1 dinar courant pour 1 euro à 3,42 dinars aujourd’hui, soit une dépréciation de plus de 68% en 17 ans », lit-on dans l’analyse.
En outre, la dévaluation est due à la nature du régime tunisien de change et de l’importance des échanges avec l’UE. Elle est due aussi à la dégradation des fondamentaux économiques. « Nous fonctionnons dans le cadre d’un régime de change d’arrimage souple (intermédiaire). La valeur du dinar exprimée en devises varie par rapport à la monnaie d’ancrage, le dollar, dans une fourchette prédéfinie par nos autorités monétaires ».
D’ailleurs, la BCT intervient pour maintenir la valeur du dinar dans les limites autorisées. En clair, une appréciation du dollar par rapport à l’euro pourrait se traduire par l’appréciation de la monnaie tunisienne par rapport à celle de l’UE.
Cependant, vu l’intensité des échanges tunisiennes avec l’UE et les besoins sans cesse croissant en cette devises d’une part, et la dégradation du solde de la balance des transactions courantes d’autre part, le dinar s’est déprécié par rapport à l’euro.
Des réserves de changes toujours sous pression continue
En effet, les réserves de changes sont toujours sous pression continue suite au déficit structurel de la balance courante. Ils s’établissent à 13.314 MDT au 31 décembre 2018. Et ils ne couvrent que 81 jours d’importations.
De leur côté, les autorités tunisiennes continuent à croire que la dévaluation du dinar est de nature à stimuler la compétitivité-prix des exportations et limiter les importations.
Néanmoins, l’analyse a démontré que les travaux des économistes sur les effets de la baisse des taux de change sur les soldes des balances commerciales ont prouvé que ces effets sont variables dans le temps. Et ce, selon la qualité du tissu industriel.