Qu’ils soient des entrepreneurs tunisiens, syriens, libanais, palestiniens, marocains, algériens, égyptiens, jordaniens, libyens. Ils viennent tous de la région MENA. Et ils n’ont qu’une seule ambition : aller de l’avant et progresser. Construire l’avenir de l’entrepreneuriat dans le voisinage sud. Tel est le thème de la conférence organisée par l’UE Med Means Business les 21 et 22 mai à Bruxelles.
Ainsi, ils sont en tout 100 participants qui se sont réunis à Bruxelles. Y compris de jeunes entrepreneurs de PME issus de neuf pays arabes (Tunisie, Algérie, Maroc,Libye, Egypte, Liban, Palestine, Jordanie et la Syrie), des journalistes, économistes, investisseurs et représentants des institutions financières internationales comme la BERD.
Et une grande majorité a réussi à créer de nouvelles start-up et à prospérer dans des environnements propices à l’innovation. Alors que d’autres affrontent une série de défis qui rendent difficile le démarrage de PME dans la région.
D’ailleurs, l’objectif est de discuter du climat actuel des affaires et de recommander des moyens pour promouvoir l’esprit d’entrepreneuriat. Autrement dit, transformer les idées en emplois. Car il est vrai que l’entrepreneuriat commence à se développer depuis quelques années dans la région. Il contribue ainsi à la croissance économique dans plusieurs domaines. A l’instar de l’innovation et de la digitalisation qui jouent un rôle important dans la création d’emplois. Mais avons-nous des success stories qui revendiquent cette réalité. La réponse est bel et bien oui.
Quand entrepreneurs de la région MENA rime avec startuper
En effet, Ahmad Sufian Bayram, Fondateur de @StartupSyria, Directeur de programme de @JusoorSY Entrepeneur, évoque les efforts d’entrepreneurs syriens. Ils ont transformé notamment les quartiers de la ville du 6 octobre, en Égypte, en des corridors animés de restaurants et d’épiceries syriens. Désormais, le quartier s’appelle Little Damascus.
De même, en Turquie avec la création de 8 367 nouvelles entreprises syriennes en 2017, contre 157 seulement en 2012. Les résultats sont incroyables, car un grand nombre de Syriens a fait preuve d’une force et d’une résilience incroyables.
Et les exemples ne manquent pas. Beaucoup travaillent dur pour atteindre leurs ambitions, devenant ainsi de jeunes entrepreneurs.
Taqwa Barnousa, entrepreneure libyenne, Fondation WaraQ, a pour objectif de recréer un environnement durable pour les artistes, qui développe la créativité et les pratiques artistiques contemporaines. Et ce, afin de faire revivre la scène artistique libyenne. Une idée qui lui a permis de soutenir les artistes afin d’accéder au marché et d’atteindre davantage de public grâce aux échanges entre les régions du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
Hanae Bezad, Marocain, nous parle de la start-up Wagon Casablanca. Hanae a présenté le premier camp d’entraînement de codage dans le monde au Maroc, le premier site africain du réseau. Aux côtés de Le Wagon, il a mis en place Douar Tech, une initiative sociale qui vise à autonomiser les jeunes issus de milieux précaires dans les zones rurales marocaines.
Tous les secteurs sont ciblés
Quant à Abdellah Malek, Algérien, il est startuper de Sylabs. Il fait partie du classement Forbes des moins de 30 ans en Afrique. D’ailleurs, il a lancé deux start-up à l’université, une plateforme de mentorat pour étudiants et une plateforme de tourisme électronique, qui ont échoué. Mais, comme on dit, l’échec n’est pas une fatalité puisque cela ne l’a pas dissuadé. Voilà qu’il y a un peu plus de deux ans, il a fondé Sylabs, un accélérateur de start-up situé au cœur d’Alger. Sylabs est un pôle technologique fondé pour favoriser l’esprit d’entreprise chez les Algériens.
Par ailleurs, Zeina Mandour, Égyptienne, est incubatrice dans l’un des principaux groupes d’investissement en phase de démarrage au Moyen-Orient et en Afrique. Cet incubateur est conçu pour supporter les start-up sans aucune condition. EG Bank est la plus forte croissance en Égypte et en Afrique et MINT by EGBANK est une plateforme qui vise à développer les capacités des jeunes (de 16 à 29 ans).
En outre, Lama Amr, Palestinien, est startuper de Build Palestine Quiest, une plateforme permettant de mettre en contact des supporters du monde entier avec des projets à impact social en Palestine. Il est le cofondateur de Birhakaya, une plateforme de publication sociale, et le directeur local du Founder Institute Ramallah, le plus important accélérateur de semences au monde.
En Tunisie aussi, les entrepreneurs excellent
Du côté tunisien, Nesrine Deli, spirituelle et entrepreneure sans relâche, a développé son centre culturel pour cibler particulièrement les jeunes adolescents. Elle se concentre sur la danse.
Contribuer à l’innovation. C’est ce que fait Yahya Bouhlel, un autre jeune tunisien, fondateur de GoMyCode. GoMyCode offre à l’enseignement des sciences informatiques une expérience d’apprentissage unique qui laisse des impressions durable et influe positivement sur la vie des élèves. En moins d’un an, GoMyCode a aidé plus de 2000 étudiants à développer leur produit technologique, à lancer leur propre entreprise ou à trouver un emploi dans le secteur de la technologie.
Sima Najjar, Jordanienne, responsable de l’espace Dezain, a trouvé son épanouissement dans le milieu de la mode. Elle a mis en place l’une des premières plateformes disponibles pour les créateurs dans le domaine de la mode. La plateforme a pour objectif de développer les compétences des concepteurs marketing, créatifs et financiers pour atteindre le monde avec leurs idées novatrices.
Tracy El Achkar, une jeune libanaise, est chargée de projets à Viridis Investment Fund / Fondation Diane. Le rôle de Tracy consiste à identifier, évaluer et sélectionner les nouvelles entreprises sur la base de leurs modèles commerciaux durables et leur impact positif sur l’environnement. Elle organise également des activités de coaching pour les entrepreneurs verts afin de les aider à développer un modèle d’entreprise écologique.
L’innovation au cœur des enjeux de demain
Basel Jalaleddine, est co-fondateur et CTO de Cherpa. Cherpa prépare les étudiants aux emplois de demain, par exemple sur la robotique, le codage, l’intelligence artificielle et plus. Il a été sélectionné parmi les 15 meilleures start-up de contenu au monde en 2018.
Sana Afouaiz, belge, est fondatrice et entrepreneure sociale et une spécialiste du genre. Elle a créé l’organisation Womenpreneur qui responsabilise 10 000 femmes dans 20 pays.
En somme, libérer le potentiel entrepreneurial c’est ce qui permet d’avancer et de s’épanouir en prenant en compte les besoins plus larges de la région. Construire un avenir commun est possible avec la volonté et la détermination.