Alors que certains crient
sur tous les toits que l’Union générale tunisienne du travail – UGTT doit se contenter de sa sphère syndicale; l’écrivain et chercheur Taoufik Medini balaie d’un revers de la main cette idée classique. Dans son livre « L’Union générale tunisienne du travail : un parti d’opposition », l’écrivain tunisien résidant à Damas explique que la politique et l’UGTT sont intimement liées.
Taoufik Medini explique que depuis sa naissance, la centrale syndicale a alterné entre un rôle politique et un rôle social. De ce fait, l’UGTT assume la responsabilité de parti de l’opposition. Cela a commencé dès l’ère de la colonisation, puis avec l’indépendance. Ensuite, cela a continué au moment de la révolution, de la lutte contre le gouvernement de la Troïka et le dialogue national, pour aboutir à l’obtention du prix Nobel.
Pourquoi l’UGTT assumerait un rôle de parti d’opposition?
L’idée du livre a été inspirée de l’intervention du secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi. Ce dernier affirmait que l’UGTT était bel et bien concernée par les prochaines élections. Cette déclaration confirmait que l’UGTT ne voulait plus se contenter de son rôle syndical.
En effet, la centrale syndicale était l’abri de l’opposition en 2012 contre les politiques de la Troïka. Cela a permis de mener la barque à bon port. Notre interlocuteur soutient que l’UGTT a tout le droit de participer à la vie politique. D’ailleurs, la centrale syndicale a vu le jour dans un contexte politique, rappelle-t-il.
En outre, l’auteur avance que l’UGTT a soutenu le clan de Habib Bourguiba contre celui de Salah Ben Youssef, pendant le conflit. Et de poursuivre qu’Ahmed Ben Salah était le premier à avoir proposé que l’UGTT ait son propre parti politique en 1956. Ce parti aurait du être similaire au parti des travailleurs britanniques. Dans cette perspective, l’UGTT, à l’époque, a proposé un programme social et socialiste à la fois. Elle a même proposé un programme éducatif.
L’UGTT est la seule force capable de lutter contre le Mouvement Ennahdha selon l’écrivain.
A cet égard, notre interlocuteur rappelle qu’historiquement les islamistes sont les ennemis jurés des syndicaliste. Ils ont même cautionné ce que l’histoire récente de la Tunisie appelle le jeudi noir.
Par ailleurs, il affirme qu’avec l’éparpillement voire l’absence des partis politiques centristes, l’UGTT est la seule force capable de réguler le paysage politique. En guise de conclusion, l’intervenant estime que dans le cas où l’UGTT parviendra à remporter des sièges à l’ARP, un courant favorable à l’économie sociale et solidaire surgira.