L’annonce de la nomination de Youssef Chahed, le chef du gouvernement, en tant que président de Tahya Tounes, dans la soirée de samedi peu avant minuit, entraine de nombreuses interrogations. Lotfi Saïbi, consultant et expert en communication propose son analyse à ce sujet.
Le premier élément dans la situation à Tahya Tounes est une question de timing. En effet, notre expert précise dans ce contexte : « Le timing en lui-même n’est pas bon. Le chef du gouvernement a endossé le rôle de capitaine qui tient la barre dans la tempête. Or, avec cette nouvelle double casquette, l’une à la tête du pouvoir exécutif et l’autre en tant que président d’un parti, il brouille les pistes ».
Et de poursuivre : « Cependant, si on se réfère aux exemples d’autres pays démocratiques, le candidat d’un parti n’est pas nécessairement le président du parti. Il ajoute : « Depuis que Tahya Tounes est né, Youssef Chahed est moins populaire dans les enquêtes d’opinion qu’avant ».
Lotfi Saïbi : « Le chef du gouvernement représente le système »
Il ajoute : « Une décision pareille est considérée comme une bonne décision ou son contraire, mais je reste persuadé qu’il s’agit d’une erreur de timing parce que la perception du Tunisien à l’égard de Youssef Chahed est fortement critique. Du coup, quand le gouvernement prend une mauvaise décision, cela impactera directement le parti Tahya Tounes ».
Selon lui, le chef du gouvernement représente le système, tout en bénéficiant de plusieurs avantages, contrairement aux autres candidats qui s’apprêtent à se présenter aux prochaines élections. M. Saïbi a également cité le projet de loi du gouvernement interdisant aux hommes de médias de se présenter à la présidentielle.
Il conclut : « Cependant, je crains les conflits internes qui pourraient survenir du fait du manque d’inclusion de ceux qui se considèrent comme faisant partie du cercle intime, ou du groupe originel. Gérer un conflit c’est aussi savoir anticiper, savoir communiquer, et surtout valoriser les autres. »