Huawei est au cœur de la guerre commerciale que Washington déclare au Gouvernement de Pékin.
Perdant la confiance des gouvernements occidentaux, le géant technologique compte bien garder celle des pays africains.
L’Afrique, le terrain privilégié des investissements chinois
Considérée comme une entreprise suspecte et placée sur la liste noire des entreprises mettant en danger la sécurité nationale américaine, Huawei se tourne vers l’Afrique.
Dans la guerre du numérique qui oppose Pékin et Washington, l’Afrique doit faire les bons choix. Si Huawei a récemment perdu le droit de proposer le système Android de Google, équipant l’immense majorité des smartphones. Il fournit également des équipements de pointe pour les réseaux.
Aussi, malgré les nouvelles restrictions et la fragilisation de sa position, car devant se passer des composants des entreprises américaines, le géant chinois des télécoms ne se laisse pas faire. Il vient même de prolonger en Mai 2019 pour trois ans sa coopération avec l’Union africaine (UA). « L’objectif principal du protocole d’accord est de renforcer leur partenariat dans les cinq domaines suivants : – le haut débit, – l’Internet des Objets (IoT)« , – le Cloud Computing, – la 5G – l’intelligence artificielle ».
Cet accord devra faire de la marque au lotus, le partenaire principal de l’Afrique en ce qui concerne les nouvelles technologies.
Pourquoi l’Afrique fait-elle encore confiance au géant de Shenzhen alors que l’administration Trump le soupçonne d’espionnage ?
Tout simplement parce que la Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique et qu’elle investit annuellement plusieurs milliards de dollars dans des infrastructures telles que les routes, les chemins de fer, les ports et dans les parcs industriels.
Depuis 20 ans et via une cinquantaine d’opérateurs, Huawei a installé dans 36 pays plus de 70% des capacités 3G et 4G. La collaboration avec Huawei est primordiale pour accélérer la digitalisation en Afrique notamment au niveau de la 5G et de l’intelligence artificielle.
Et quid de la cybersécurité?
En 2018, le journal français le Monde, s’est basé sur les allégations de personnes travaillant à l’UA pour affirmer que la chine avait espionné le siège de l’UA. Cet espionnage aurait duré de 2012 à 2017. Ce bâtiment a été offert par la chine.
Selon les mêmes sources, une nouvelle architecture informatique aurait été déployée depuis la découverte de la faille. Des allégations démenties alors par Moussa Faki Mahamat , le président de la Commission de l’UA.
Mais, si la grande majorité des Etats africains ont pris fait et cause pour la Chine contrairement aux Etats-Unis. C’est parce que l’Afrique a besoin de l’expertise chinoise pour rattraper son retard. La perte de sa souveraineté numérique est à ce prix.
Enfin, le continent africain accuse un retard en termes de nouvelles technologies alors que la chine est en train de concurrencer les américains dans le développement des réseaux numériques. Dans la guerre commerciale, sino-américaine l’Afrique doit faire les bons choix.