Quel avenir pour les retraités en Tunisie ? Tel est l’intitulé de l’étude réalisée récemment par l’Institut tunisien des études stratégiques. Cette étude établit un diagnostic sur la situation des retraités et propose un certain nombre de solutions.
En effet, les problèmes des retraités en Tunisie ne manquent pas. A travers plusieurs entretiens, les enquêteurs ont pu relever un certain nombre de difficultés. En effet, la première commence bien avant l’âge de la retraite. Il s’agit du manque de préparation à la retraite. En effet, la Tunisie ne déroge pas à la règle puisque « le manque de préparation à la retraite, en tant que facteur qui limite l’activité après l’arrêt du travail a été aussi constaté dans d’autres sociétés africaines (Kane, M.1996). »
L’ITES affirme que cela se manifeste par l’absence de toute information qui peut les préparer à la baisse de leur revenu, qui accompagne le départ à la retraite. Cette baisse de revenu, même si elle n’est pas très importante, entraîne une baisse du standing de vie qui est déjà à notre avis à son seuil minimum, en raison des salaires relativement bas, associés aussi bien au secteur privé qu’au secteur public. Ainsi le départ à la retraite sans aucune préparation pose un problème au retraité. Ce phénomène engendre, par ailleurs, une perturbation du rythme normal de la vie.
Les mauvaises conditions de départ à la retraite
L’étude affirme que « le manque de préparation à la retraite se conjugue avec les mauvaises conditions de déroulement du départ à la retraite en tant que procédure administrative ». Ainsi, les modalités riment avec exclusion pour le retraité. L’étude considère que ces procédures « ne tiennent pas compte des besoins psychosociaux de l’individu ». Sur un autre volet, il existe un autre problème lié à la conception du retraité pour la société tunisienne. En effet, l’étude considère que les entreprises et les administrations tunisiennes n’ont pas de tradition dans la gestion des mouvements de départ à la retraite. De ce fait, tous les retraités ne bénéficient pas d’une cérémonie de départ à la retraite. Plusieurs entreprises et administrations ne la prennent même pas en considération.
Les problèmes d’ordre administratif
En outre, plusieurs retraités souffrent du versement tardif de la pension de retraite. De plus, en raison de procédures bureaucratiques et du manque de coordination entre l’organisme employeur et les caisses de retraite. Certaines personnes ne perçoivent leur première pension qu’après une certaine période d’attente, qui peut être plus ou moins longue selon la nature du dossier. Ce problème revêt une autre facette. Ainsi, « d’autres personnes, une fois mises à la retraite se rendent compte qu’une période de leur travail effectif n’a pas été couverte par le régime de retraite ou encore que leur employeur a fait de fausses déclarations pour minimiser sa part de cotisation au régime de sécurité sociale. Ainsi, elles découvrent la faiblesse de leur pension de retraite sans aucune issue pour l’améliorer ».
La retraite en Tunisie rime avec manque d’activités culturelles et de loisirs
En effet, les retraités en Tunisie qui expriment le besoin de se distraire font face à une carence totale des espaces et des moyens de loisirs. Ainsi, certaines personnes retraitées se rendent compte qu’elles évoluent dans un contexte qui consacre la valeur de la jeunesse et qui valorise les espaces de loisirs et de culture qui sont essentiellement orientés vers la satisfaction des besoins spécifiques de cette catégorie de la population.
La négligence par l’ancien milieu de travail
Pour d’autres retraités, la mise à l’écart provient du sentiment d’être oubliés par le milieu professionnel . Le rapport négatif qu’entretiennent les retraités en Tunisie avec leur administration d’origine renforce davantage la dévalorisation de leur expérience. Et donc ils n’éprouvent plus le besoin de demeurer actifs.
Le problème de l’exploitation au travail ou le coût à payer en occupant un emploi informel.
Le problème de l’exploitation au travail ou le coût à payer en occupant un emploi informel.
Les retraités en Tunisie voulant travailler pour meubler leurs temps et/ou améliorer leurs revenus, se trouvent obligés d’occuper des postes d’emploi informel. En effet, la législation du travail empêche le travail après le départ à la retraite. Les retraités occupent des emplois formels . Il y a donc une hétérogénéité des emplois qui peuvent être globalement qualifiés d’informels ». Par ailleurs, la qualité du travail fait défaut pour plusieurs raisons :
- Les salariés ou leurs emplois ne sont pas déclarés aux autorités pertinentes.
- Les emplois sont occasionnels ou de courte durée (par exemple le travail d’astreinte) ;
- Le temps de travail ou le salaire n’atteignent pas un certain seuil (pour devoir payer des contributions à la sécurité sociale, par exemple) ;
- Le salarié est employé dans une entreprise non constituée en société ou une personne membre d’un ménage ;
- Le lieu de travail du salarié se situe en dehors des locaux de l’entreprise de l’employeur (travailleurs extérieurs à l’établissement et ne bénéficiant pas d’un contrat de travail).
Comment éloigner les retraités de la précarité économique ?
L’ITES propose une panoplie de mesure pour sauver les retraités de la précarité. Ce travail se fait sur plusieurs niveaux. Il recommande d’inviter toutes les administrations et entreprises, publiques et privées, à développer des programmes de préparation à la retraite. L’objectif de ces programmes est d’aider les personnes qui vont partir à la retraite à mieux s’adapter au changement. Il vise à ce que la transition entre le travail et le non travail ne se révèle pas difficile et traumatisante. Le contenu de cette préparation pourrait être axé sur les différentes façons. Ainsi la personne sera en mesure de réduire les effets négatifs du retrait du marché du travail.
Il propose d’introduire le principe de la retraite graduelle, c’est-à-dire de réorganiser le temps de travail au cours la dernière année précédant le départ à la retraite pour permettre aux personnes concernées de commencer à s’adapter à la vie « sans travail ».
Cette mesure pourrait aller en parallèle avec le programme de préparation à la retraite. Au niveau socio-économique, l’ITES propose de créer au niveau des entreprises et des ministères qui ont connu de grands départs à la retraite, des unités de consultation (de comités de sages) composées de personnes retraitées. Ces unités pourront être saisies pour aider par leurs avis les structures concernées quant aux orientations à prendre, dans les secteurs de leurs activités.
Par ailleurs, l’étude recommande la mise en place d’un dispositif permettant la conception et la mise en œuvre des programmes socioculturels au profit des retraités selon un modèle partenariat. Ce modèle doit être piloté par les caisses sociales. Enfin, elle recommande entre autres, la création d’espaces de loisir pour les retraités.
La question principale qui entoure la retraite Tunisienne est l’indemnité du départ à la retraire, ce qu’on appel « el hbout », cette indemnité, soit elle ne va pas avec le travail que l’employé a fournit, soit elle est très élevé par rapport au travail fournit, toujours cette inégalité en terme d’indemnité de départ à la retraite.
Aussi, ce qu’il faut faire avec nos retraités compétents c’est de leur faire des contrats a mi-temps, sinon, qui va encadrer nos jeunes diplomés dans leur premier travail ?? Ce ceux ces retraités qui doivent passer leur talents aux jeunes.