Impossible d’y échapper! Le trottoir, qui est censé être un passage pour les piétons, est devenu un lieu envahit de restaurants, salons de thé, terrasses de café, etc. Cela fait des mois que les piétons se retrouvent coincés, obligés de circuler en plein milieu de la chaussée. Avec tous les risques que cela comporte en termes d’accident. Face à cette situation anarchique, la société civile se mobilise enfin; et ce par pétition.
Et ceci n’est pas anodin. Tout commence, il y a quelques jours, le samedi 1er juin 2019, quand la maire-adjointe de la municipalité de l’Ariana, Nihel Ben Amar, est victime d’une agression pour avoir voulu faire appliquer la loi contre une infraction commise par un kiosque anarchique. Alors, dans un élan commun, une pétition est lancée.
Aujourd’hui, la municipalité de l’Ariana réagit, en prêtant main forte à tous les chefs d’arrondissement pour qu’ils puissent exécuter les décisions émanant des conseils municipaux et commissions techniques. D’ailleurs, il n’y a pas que le pouvoir local à réagir, la société civile manifeste aussi.
Appliquer les principes de base de la démocratie participative
En effet, l’objectif est de mettre un terme à l’occupation anarchique des trottoirs. Mais aussi de lutter contre la non application des arrêtés municipaux; et ce, à travers une pétition.
Ainsi, Kawther Razouane, membre fondateur de Winou Etrottoir souligne, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, qu’à travers la collecte des signatures, « nous allons déposer une plainte et nous exigeons une audience, en attendant d’organiser une autre mobilisation ».
Puis, elle continue : « Nous avons choisi de lancer une pétition papier plutôt qu’une pétition électronique pour plus de crédibilité et pour pouvoir la déposer avec la demande. Ce samedi nous enregistrions environs 350 signatures. Et ce jeudi nous avons une réunion d’évaluation pour collecter aussi tous les feuilles de pétitions des signataires. »
Elle ajoute : « Nous nous trouvons aujourd’hui dans une campagne de citoyenneté, qui est aussi le sujet principal de notre discussion. Et c’est notre devoir de remettre la citoyenneté en marche. D’ailleurs, nous demandons une marge de manœuvre et l’application du Code des collectivités locales. »
Kawther Razouane : le constat est clair, le pouvoir central étouffe le pouvoir local
Enfin, elle conclut : « Le pouvoir central bloque les décrets d’exécution. Il faut donc que la police municipale passe sous le pouvoir local. Et les mairies doivent faire preuve d’écoute active et appliquer les principes de base de la démocratie participative. Cela passe par une réelle implication des citoyens dans les réunions des conseils municipaux ainsi que dans les commissions ».