Lors de son intervention sur les ondes radiophoniques, Zied Guiga l’un des fondateurs de Wallyscar avait parlé de ses débuts difficiles en démarrant l’aventure Wallys.
« C’est le projet fou de deux Tunisiens pour construire des automobiles made in Tunisia. Le démarrage fut difficile pour nous. Personne ne croyait en notre projet, il y a justement 13 ans. Mais, c’est devenu sérieux lorsque nous avons pris l’initiative de participer au mondial de l’automobile en 2008. C’est bien d’être fou en démarrant une start-up, mais le plus important c’est le marché! Donc en participant à ce mondial avec deux prototypes, c‘était ‘go or no go’ pour nous. »
« Poursuivre cette aventure passionnante ou arrêter d’y croire. Le plus gros investisseur pour un entrepreneur c’est le client. Dans notre cas, ce sont nos clients qui nous ont financés », continue-t-il.
« Depuis 2009, Wallys c’est plus de deux millions de voitures vendues dans le monde. Mais nous sommes restés mono produit dans une niche bien particulière celle des véhicules de plaisance », précise-t-il.
Il a confirmé son intention de proposer des voitures électriques prochainement en Tunisie.
« Nous avons un projet de voiture électrique surtout avec l’initiative du ministère de l’Industrie de lancer cette dynamique en Tunisie. Il faut que quelqu’un prenne l’initiative de proposer des voitures électriques en Tunisie. Wallys le fait car nous pensons à l’export et notre but n’est pas seulement de vendre des voitures mais aussi d’être pionniers dans l’industrie automobile. Sachant que fabriquer des véhicules électriques c’est beaucoup plus facile que fabriquer des voitures thermiques. Car un moteur électrique est plus simple, la complexité réside dans les batteries qui se vendent partout. Donc, il y a une opportunité en Tunisie dans l’industrie des voitures électriques, mais il faut avoir le courage de le faire. »
Son conseil : de la passion et de la persévérance
Zied Guiga conseille aux jeunes créateurs d’entreprises de surtout persévérer et d’aimer leur métier, comme lui il aime le sien.
« L’économie n’est pas que de l’argent, c’est surtout de la confiance et de la persévérance.
En premier lieu, la valeur de l’entreprise c’est la qualité du management associé au temps qu’on y consacre. Plus ce temps est de qualité, plus les chances de réussite sont grandes. »
« Concernant le financement, le Love Money c’est les personnes qui vous entourent, qui ont confiance en vous et qui vous aident avec un peu d’argent. Ce peu d’argent, il faut l’optimiser car la ressource est rare. »
Il a ajouté : « Dans la vie de l’entreprise, il y a des étapes qu’il ne faut pas brûler. Il faut avoir une vision de milestone.
Si les managers et les fondateurs sont dans une bonne dynamique, d’autres personnes vont adhérer au projet. Souvent, nos premiers clients, ce sont des personnes qui croient plus dans les fondateurs qu’au produit. Les premiers investisseurs aussi.
C’est en grandissant, que l’entreprise devient systémique que les investisseurs vont commencer à croire au produit.
Au commencement, il faut gérer l’entreprise à un mois ou deux mois près. Il faut être très ambitieux à long terme et avoir une gestion de crise au quotidien.
Et mon conseil aussi aux entrepreneurs, c’est celui de s’éloigner des ondes négatives. »
Enfin, pour encourager l’artisanat tunisien, Zied Guiga a collaboré avec des artistes tunisiens pour le showroom et dans la sellerie. Mais d’après lui, le secteur automobile est particulier, car on ne peut collaborer qu’avec des fournisseurs homologués.