La lutte contre la pollution et l’application de l’article 45 de la Constitution doivent être une priorité en Tunisie. C’est ce que revendique le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES).
Quelques jours après la Journée Mondiale de l’Environnement, dans un communiqué rendu public, aujourd’hui 13 juin, l’ONG recommande un certain nombre de mesure pour une meilleure lutte contre la pollution, à savoir :
- Des bureaux des agences de l’Etat dans chaque gouvernorat.
- L’arrêt de la pollution industrielle et l’application effective du droit environnemental.
- Le traitement des déchets, en appliquant le principe de pollueur-payeur.
- Des politiques économiques permettant le respect des droits humains, de l’environnement et de la santé des citoyens.
- L’arrêt de la criminalisation des mouvements socio-environnementaux, qui demandent le respect de leurs droits.
Par ailleurs, le FTDES a pointé du doigt la situation environnementale en Tunisie. D’après la même source, la pollution concerne toutes les régions de la Tunisie. En effet, on la retrouve dans les activités industrielles liées au phosphate : le Groupe Chimique Tunisien à Gabès et Mdhila (Gafsa), la pollution générée par l’usine d’acide phosphorique de la SIAPE à Sfax et la Compagnie de Phosphate de Gafsa (CPG) dans le Bassin minier.
La lutte contre la pollution au centre des mouvements sociaux
Mais aussi à la briqueterie de Kalâa Sghira (Sousse) qui provoque de graves problèmes de santé et nuit aux conditions de vie des habitants. Et encore le transport du charbon pétrolier à Bizerte, ainsi que la pollution causée par la Société nationale de cellulose et de papier alfa (SNCPA) qui utilise le chlore pour le blanchiment de la pâte d’alfa à Kasserine…
Des poursuites judiciaires à l’encontre des activistes et des citoyens
Sur un autre volet, les défenseurs de l’environnement font l’objet de poursuites judiciaires. Le FTDES illustre ses propos par ce cas de figure. » Le 8 juin 2019, trois jours après la Journée mondiale de l’environnement, Khayreddine Debaya, activiste de Gabès se retrouvait arrêté pour avoir protesté contre le déchargement du « petcoke », un combustible polluant dérivé du pétrole et destiné aux cimenteries, dont le déchargement est refusé par la société civile et des autorités locales ». Et les autorités ont récidivé dans d’autres gouvernorats.
Les exemples ne manquent pas
Des citoyens de Kalâa Sghira contre la briqueterie, de Sidi Mathkour contre la pollution due aux usines de tomates, de Jbel Fadhloun contre une carrière en milieu naturel, de Bouficha contre les décharges anarchiques…
Par ailleurs, le FTDES enregistrait en 2018 371 mouvements de protestations pour des revendications environnementales. Entre janvier et avril 2019, le nombre atteint 69 mouvements environnementaux.