Lors de la conférence, tenue aujourd’hui, pour la célébration du 50ème anniversaire de la Bourse de Tunis, son DG Bilel Sahnoun a affirmé que le marché financier contribue à la collecte de l’épargne et le financement de l’investissement.
« Aujourd’hui, nous sommes fiers de notre marché financier tunisien. Notamment sur le plan législatif, organisationnel et technique, ce qui lui permet de bénéficier d’un système transparent et conforme aux normes internationales. Néanmoins, le marché ne joue pas le rôle attendu. Et ce, malgré les encouragements qui l’ont amélioré », a précisé Bilel Sahnoun.
Et d’ajouter qu’en comparaison des marchés similaires, la capitalisation boursière en Tunisie ne dépasse guère 25% du PIB, contre 50% dans les pays émergents et plus de 100% dans les pays développés. « Cela est dû à la taille limitée des sociétés cotées et l’absence de plusieurs secteurs. Notamment, les télécoms, énergie et mines, agriculture, tourisme, tabac, hydrocarbures… »
D’un autre côté, il a affirmé que la taille des transactions demeure très faible. Cela reflète, selon ses propos, la non attractivité du marché financier pour les investisseurs.
Les principales raisons de la faiblesse des transactions sont les suivantes:
- La hausse des taux d’intérêt dans les placements bancaires avec une rentabilité garantie et sans risque;
- La faiblesse de la liquidité en raison de la quasi-absence des investisseurs institutionnels, surtout les assurances. Ainsi que les faibles taux du flottant dans les sociétés cotées;
- Diminution du taux d’épargne national, soit 9% en 2018 contre plus de 20% en 2010;
- Un faible nombre de Tunisiens qui veulent investir en Bourse aussi bien des sociétés qui veulent s’introduire pour financer leurs investissements;
- Investissement étranger faible. Et ce, en raison de la liquidité. Sachant que la loi d’investissement de 2016 contribue à l’amélioration du portefeuille et des IDE.
Enraciner la culture financière
Pour relever les défis, il importe de développer la capacité du marché financier. Et ce, pour qu’il soit un moteur de collecte d’épargne et de financement d’investissement. Ceci ne peut, selon le DG de la Bourse, se réaliser en l’absence d’une culture financière adéquate.
Pour cette raison, la Bourse de Tunis a opté pour la mise en place de plusieurs programmes axés sur la culture financière. Il s’agit à titre d’exemple de la :
- Mise en place de la plateforme e-learning, première plateforme gratuite en Afrique et dans le monde arabe, baptisée Investia Academy ;
- Création de l’application my investia ;
- Organisation de 6 cycles de formation avec la participation de 13 mille personnes, et des séminaires de sensibilisation ;
- Participation dans plusieurs manifestations portant sur l’épargne, l’investissement, le financement des entreprises…
Dans le même sillage, Bilel Sahnoun a annoncé l’élaboration prochaine d’un baromètre annuel pour valoriser les efforts déployés. Et ce, en collaboration avec la fondation KAS.
Recommandations
La Bourse et le marché financier peuvent jouer un rôle primordial dans le renforcement des efforts de l’Etat. Ils peuvent aussi améliorer le secteur privé et attirer les investisseurs et financer des projets.
Pour ce faire, Bilel Sahnoun a recommandé de faciliter l’accès des PME au financement de l’investissement à travers le marché financier; développer le cadre juridique et de contrôle du marché pour diversifier les produits financiers.
Il a, en outre, recommandé d’améliorer la collecte de l’épargne destinée au marché financier; améliorer les efforts de la Bourse dans l’enracinement de la culture boursière.
Au final, le responsable a préconisé d’augmenter la capitalisation boursière. Notamment via l’introduction des sociétés de grande taille. Et de renforcer l’investissement étranger.