La Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie (FTH) a annoncé les résultats de l’étude « Quelle est la place du tourisme dans l’économie nationale ? », aujourd’hui, 18 juin, lors d’un séminaire sur le thème : « Le tourisme, moteur de croissance ».
Selon une étude de KPMG, la contribution totale du tourisme au PIB national après retraitement, calcul des effets directs et indirects et estimation de l’effet induit s’établit à 13,03% versus 14,2% établis par la World Travel ans Tourism Council. L’étude estime la contribution du tourisme en Tunisie au PIB en 2017, 13,03%, en 2018 de 13,80%. Elle prévoit une contribution de 14,20% pour 2019.
L’étude affirme, par ailleurs, que les effets du tourisme sur l’emploi en 2018 sont de l’ordre de 100 mille emplois directs, 289 mille emplois indirects, 98 mille emplois permanents, 291 mille emplois occasionnels, 9,4% de la population active travaille dans le secteur du tourisme, 11,14% de la population active occupée travaille dans le secteur du tourisme en Tunisie.
En 2018, le taux de couverture du déficit commercial par les recettes touristiques a atteint 21,1%. Par ailleurs, l’investissement touristique représente 16,9% de la valeur ajoutée des services d’hôtellerie et de restauration en 2017, versus 10,7% en 2016 et 15,5% en 2002.
Tourisme en Tunisie, l’espoir est toujours permis
Par ailleurs, en 2017, l’investissement touristique a augmenté par deux fois par rapport à 2015 pour atteindre 447,2 millions de dinars. La plus forte chute de l’investissement touristique (-47%) a été enregistrée entre 2010 (376,4 millions dinars) et 2015 (200,2 millions de dinars). Et pour cause : le soulèvement de 2011 et les attentats terroriste en 2015. L’étude prévoit une contribution du tourisme au PIB à hauteur de 14,20 % en 2019, (13,80% en 2018, 13,03 en 2017).
Revoir les standards de calcul
En effet, la FTH a commandé cette étude auprès du cabinet KPMG. L’objectif principal de l’étude est de définir avec précision la contribution réelle du secteur touristique au PIB et par ricochet à l’économie nationale, entre autres l’emploi et les entrées en devises.
Par ailleurs, l’étude s’est basée sur les standards internationaux afin d’utiliser un référentiel commun qui permette de comparer les chiffres sur une base harmonieuse. D’ailleurs, selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, la contribution directe du « tourisme et voyage » à l’économie nationale se mesure à travers :
-Les services culturels
-Biens caractéristiques du tourisme propres à chaque pays
-Services de transport
-Prestations propres à chaque pays
-Services sportifs et récréatifs
– Restauration et consommation de boissons
-Hébergement des visiteurs
-Agences de voyages et autres services de réservation.
Une nouvelle méthodologie pour plus de précision
Prenant soin de présenter la méthodologie de l’étude, Safouane Ben Aïsa, docteur en économie, professeur universitaire et directeur des études chez KPMG, a expliqué qu’en Tunisie, la contribution directe du tourisme se mesure par la somme des valeurs ajoutées des secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et des cafés (HORECA). Cependant, cette méthode demeure limitée étant donné qu’elle surestime la valeur ajoutée provenant de la restauration. En effet, elle ne distingue pas entre restauration et cafés touristiques et non touristiques.
Également, cette méthode sous-estime la rubrique hébergement. Car elle ne tient pas compte d’autres formes d’hébergement . Tels les appart-hôtels, clubs résidentiels, auberges de la jeunesse, pensions, chambres d’hôte, petites annonces, airbnb et booking . Elle ne prend pas en considération les autres rubriques liées directement au tourisme et donc les valeurs ajoutées relatives aux :
- Transport
- Location de matériel de transport
- Agence de voyage
- Loisirs
- Autres biens et services.
Ainsi, l’équipe de l’étude a pris soin de retraiter cette méthode à travers :
- Dissociation de HORECA
- Exclusion des contributions non touristiques et rajout des contributions touristiques
- Inclusion des contributions touristiques non comptabilisés dans le HORECA comme le transport, agences de voyages, commerces de détail et les services de tourisme.
Ainsi tout n’est pas perdu pour le tourisme en Tunisie. Ce secteur a souffert le martyre en 2015. Espérons que ses indicateurs renoueront avec le vert.