Le secteur privé fait l’objet d’un rapport EuroMed 2019. Il est lancé mardi 18 juin par le FEMISE (Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques).
La troisième partie de ce rapport porte sur le rôle des banques centrales dans l’amélioration de l’environnement des affaires. Mais aussi sur l’attractivité des investissements étrangers à travers une étude de cas de la Tunisie et des expériences comparées (Egypte, Jordanie et Maroc).
Rôle des banques centrales dans la réforme du secteur privé
Cette étude est élaborée par Sami Mouley, Professeur de Finance Internationale à l’Université de Tunis. Son objectif est de montrer le rôle des banques centrales dans la réforme du secteur privé et l’amélioration du climat des affaires. De même que dans,l’attractivité des investissements étrangers dans les pays méditerranéens.
Il s’agit, en effet, d’un focus sur les récentes actions de réformes menées par la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Avec une analyse des expériences menées par d’autres Banques centrales de pays méditerranéens (Egypte, Jordanie, Maroc).
Défis à relever
Cette étude permet d’identifier six principaux canaux de réformes convergents dont les effets d’intervention peuvent être rapides et maîtrisables (quick wins). Ainsi, l’étude dresse un ensemble de défis à relever en la matière.
En effet, le premier défi à relever est la stabilité financière et la gestion des crises systématiques. Le deuxième est la modulation du cadre opérationnel de conduite de la politique monétaire pour un meilleur concours du secteur bancaire au financement des investissements. Le troisième défi consiste en un réel engagement en faveur de l’inclusion financière des T-PME. Enfin, le quatrième défi de taille est l’engagement international pour la mise en œuvre de réformes structurelles.
Par ailleurs, pour une meilleure compétitivité du secteur privé et une résilience aux chocs externes, le défi consiste à assurer une flexibilité du taux de change.
En outre, pour assurer une meilleure attractivité des entreprises étrangères et des capitaux internationaux, il faut, selon l’auteur de l’étude, assouplir la réglementation de change.
Sur ce dernier point, des constats convergents se dégagent des stratégies menées par les banques centrales. Conscientes des risques inhérents à une libéralisation désordonnée des mouvements de capitaux, ces dernières ont, à juste titre, adopté une démarche séquentielle de libéralisation progressive des opérations en capital et financières, qui peut s’avérer efficace pour la mobilisation des ressources externes nécessaires au financement des réformes à entreprendre.
Mais les bienfaits attendus de cette libéralisation financière externe ne seront pas automatiques. Ils seront conditionnés par le niveau de développement financier, la stabilité et la résilience du cadre macroéconomique et la qualité des institutions. Pour cela, une conception pragmatique et graduelle de l’assouplissement de la réglementation des changes est requise.
Banques centrales et réformes
« Les banques centrales des pays méditerranéens jouent un rôle majeur dans les réformes du secteur privé. Elles peuvent contribuer efficacement à l’amélioration du climat des affaires et à l’attractivité des investissements étrangers », conclut Sami Mouley*.
(*) Pr. Sami Mouley est Professeur de finance internationale à l’Université de Tunis et chercheur au FEMISE. Ancien Chief Economist du Centre de Recherches et d’Etudes Financières et Monétaires auprès de la Banque Centrale de Tunisie et membre de son comité de politique monétaire, il est l’auteur de plusieurs ouvrages et de rapports internationaux, en particulier dans les domaines liés aux politiques macroéconomiques, l’intégration régionale, le climat des affaires et les stratégies bancaires dans les pays de la Méditerranée.