L’IACE s’engage à encadrer la réflexion économique à travers un débat sur le thème « Economy first ». Et des face-à-face avec les différents représentants des partis politiques.
L’IACE programme également d’ouvrir le débat sur des questions brûlantes auxquelles répondront les participants. A savoir : quelle vision pour une nouvelle gouvernance ? Quelle vision économique ? Et bien d’autres…
Un planning des débats et des face-à-face autour de sujets sensibles ont été soigneusement préparés. Tels que la dépréciation du dinar, l’inflation et la baisse de la production de phosphate.
IACE – Houssem Dabouri : « Chercher des réformes appropriées pour le pays »
Ainsi, le représentant d’Ennahdha, Houssem Dabouri, évoque l’importance de faire un diagnostic. Selon lui, il faut chercher des solutions à court et à long termes. Or, d’après lui, les solutions à court terme n’apporteront pas de résultats concrets; mais ne représentent que des bricolages. Une des solutions qu’il préconise est d’accélérer le processus de récupération des biens mal acquis à l’étranger.
IACE – Mongi Harbaoui : « Il faut lutter contre le marché parallèle »
De son côté, le représentant de Nidaa Tounes, Mongi Harbaoui, estime plutôt que pour sortir de l’impasse, la participation de tous, citoyens, gouvernement, parties syndicales est importante.
Il ajoute que la relance économique passe par la lutte contre le marché parallèle et la création de comptes en devise.
Par ailleurs, le représentant d’Ettakatol, Khalil Zaouia affirme que le problème est lié à la balance commerciale. Il faudra, pour équilibrer cette balance, miser sur les énergies renouvelables. C’est selon lui une des solutions sur le long terme.
Mais la question essentielle est de savoir comment agir sur les importations et les exportations ? La représentante de Beni Watani Mouna Ben Othmane dresse un état des lieux de la situation.
Elle rappelle qu’en 2018, le déficit de la balance commerciale a été de 18% du PIB, avec un taux de croissance des exportations de 3.8%. Mais qui reste tout de même inférieur à celui des importations qui a été de 4.5%.
Elle ajoute : « Pour la même année, la valeur du dinar tunisien s’est dépréciée de 14.8% soit le double du taux d’inflation ».
Selon elle, il est important de réduire les importations. « Il s’agit d’une solution qui offre une marge de manœuvre très limitée sachant que la plupart de nos importations sont des matières premières, des produits semi finis et des produits industrialisés utilisés par les entreprises dans leur processus de production. Les biens de consommations importés ne représentent que 5% du total des importations », dit-elle.
IACE – Mouna Ben Othmane : « Promouvoir les exportations ne doit pas se limiter à une compétitivité
Elle poursuit : « Promouvoir les exportations ne doit pas se limiter à une compétitivité à travers les prix, qui a ses limites. Il faut penser à une politique de pénétration de nouveaux marchés tels que le marché de l’Afrique subsaharienne. Mais le point le plus important reste celui du défi de la productivité qui offrira une solution non seulement pour nos exportations, mais également pour notre production nationale et notre croissance. »
De son côté, le représentant de Tahya Tounes, Aymen Erraies, mise sur l’amnistie de change, comme une des solutions. Mais ce n’est pas tout, « il faut aussi changer avant tout le business model », indique-t-il.
Chaque représentant voit que les solutions existent, mais le problème demeure en l’absence de volonté politique.
En somme, les différents représentants se sont joints à la même conclusion. A savoir que le problème de l’économie est lié à la volonté politique par excellence. Et ils préconisent comme solution la mise en place d’un Patriot Act économique tunisien.
Rappelons que les représentants des partis politiques présents sont Ennahdha, Nidaa Tounes, Beni Watani, Afek Tounes, Al Badil, Mouatinoun, El Joumhouri, le mouvement du Peuple, Al Massar et le Courant démocrate.