Si le tourisme tunisien amorce bien sa saison 2019 au regard des réalisations des cinq premiers mois de l’année, certains enseignements se doivent cependant d’interpeller les professionnels du secteur.
Au registre des aspects positifs du secteur du tourisme, la Tunisie a accueilli au cours des cinq premiers mois de 2019, 2 850 000 touristes. Soit une hausse de 13,2% par rapport à la même période de 2018 et de 16% par rapport à 2010, l’année de référence.
Ce flux a généré une recette de 1380 MDT avec une évolution de 40% par rapport à 2018. Soit l’équivalent de 402 millions d’euros (+22%).
A priori, le tableau semble être reluisant. Mais une lecture plus fine de ces scores dévoilent certaines idées. Car si l’on prend 2010 comme année de référence, on constate que les recettes en devises étrangères récences sont en baisse entre 2010/19.
En d’autres termes, si le secteur du tourisme a gagné plus de 19% au niveau des visiteurs. Il a, néanmoins, perdu environ 114 millions d’euros au cours des cinq premiers mois de 2019 par rapport à 2010.
Autre constat qui se prête à une réflexion approfondie. En 2010 (5 mois) les 2 200 000 touristes récences ont généré 8 500 000 nuitées hôtelières. Alors qu’avec un flux nettement supérieur en 2019 (2 850 000), les nuitées n’ont pas dépassé les 5 977 000.
Ce qui veut dire, de toute évidence que la durée de séjour des touristes a été écourtée. Et que le taux de fidélité des clients pour la destination a été altéré. Un constat qui devrait donner des soucis aux acteurs du tourisme. Sachant que la nuitée touristique constitue l’un des paramètres essentiels dans la rentabilité du secteur. La reprise de l’activité est, certes, un facteur mobilisateur. Mais elle ne doit pas occulter d’autres champs d’action aussi stratégiques.
Le rendement du secteur du tourisme, la valorisation des produits à haute valeur ajoutée, les positionnements tarifaires, les reformes structurelles et les réflexions stratégiques, l’écoute des marchés et des tendances nouvelles, la maîtrise des NTIC, la pérennité du tourisme et sa durabilité tiennent en grande partie à ces paramètres.