« La stabilité monétaire : contagion de l’inflation et de la dépréciation de la monnaie », tel est l’intitulé du 3ème panel de la 7ème édition de Tunis Forum, organisé aujourd’hui par l’IACE.
Y ont pris part Marouane El Abassi, gouverneur de la BCT, Ahmed Al Karm, président de l’APTBEF, Badreddine Nouioua, ancien gouverneur de la Banque Centrale d’Algérie et Noureddine Zekri, DG de la Banque maghrébine d’investissement et de commerce extérieur. Ainsi que des experts en la matière et des représentants des médias.
A cette occasion, Marouane El Abassi a annoncé que l’intégration maghrébine pourrait se faire à travers les banques centrales des pays maghrébins. « Il s’agit d’une opportunité pour nous, les banques centrales, de faire réactiver notre coopération ».
Néanmoins, M. El Abassi a précisé que pour ce faire, il y avait une question qui nous posait beaucoup de problèmes. Celle du cash, surtout au niveau des zones frontalières.
A cet égard, on a eu des réunions de réflexion avec les banques centrales maghrébines, durant lesquelles il a été décidé de se baser sur un plan de travail axé sur quatre thématiques importantes.
Il s’agit, selon le gouverneur tunisien, de:
- L’inclusion financière qui demeure importante pour les pays du Maghreb;
- La Fintech qui vise à développer les entreprises sans aucune entrave. Et ce, avec la possibilité d’accéder au marché maghrébin et créer, par conséquent, des champions;
- Le financement alternatif avec la possibilité de coopération entre nos banques;
- Création de l’équivalent de la Commission Tunisienne des Analyses Financières (CTAF).
Concrètement, et dans le cadre de decashing, Marouane El Abassi a estimé que les touristes libyens viennent désormais en Tunisie avec des allocations touristiques électroniques. Et leurs cartes électroniques sont devenues récemment fonctionnelles en Tunisie.
Développement de l’intégration maghrébine
De son côté, Noureddine Zekri, a précisé que la Banque maghrébine d’investissement et de commerce extérieur présente des opportunités pour les cinq pays maghrébins. « Notre rôle est de développer l’investissement conjoint et le commerce intramaghrébin. D’ailleurs, nous croyons qu’il y a de l’appétit et beaucoup de demandes de la part des opérateurs économiques, d’investisseurs et des entreprises privées des cinq pays ».
Et de souligner que la banque a, de ce fait, priorisé le secteur privé au niveau du financement. N’empêche que les grands projets d’infrastructures seront ultérieurement dans les prérogatives de la banque. Et ce, quand elle aura les moyens nécessaires pour le faire.
« A ce stade, nous avons accordé des financements à des entreprises et des projets intégrés. Parce que notre banque est destinée uniquement à l’intégration », a t-il indiqué.
Approche pour la stabilité économique dans le Maghreb
Dans le même sillage, Badreddine Nouioua a souligné qu’à la suite de la chute du prix de pétrole, l’Algérie est actuellement dans une situation de crise économique. Cette crise se traduit par un ralentissement de toutes les activités économiques et des investissements.
En fait et pour qu’il y ait une coopération et un rapprochement entre les pays du Maghreb, il est indispensable que l’économie de chaque pays soit dans une situation de développement. Cette situation permet, selon ses dires, de produire des biens et services permettant des échanges économiques entre les cinq pays.
Sachant que les pays les plus développés aujourd’hui sont ceux qui ont des échanges économiques entre eux. Par contre les pays qui sont en voie de développement sont ceux qui ont des échanges très faibles. « Dans la communauté européenne, 60% des échanges économiques sont faits entre eux. Tandis qu’avec les pays maghrébins le pourcentage demeure très faible. Ceci prouve que les relations entre les pays maghrébins nécessitent d’être boostées davantage ».