Le parti Machrou3 Tounes a organisé mardi un débat sur le thème « L’e-santé et le partenariat public-privé ».
Slim Tlatli, un des dirigeants du parti Machrou3 Tounes et ancien ministre du Tourisme, a mis l’accent sur la mise en place d’une stratégie pour les soins de santé. Selon lui, la Tunisie dispose de tous les atouts pour être une destination du tourisme de santé. Il précise: « Il est important d’associer le tourisme de santé avec celui du bien-être”.
Pour que tout se mette en place, il est important d’avoir une stratégie de marketing territoriale. Autrement dit, comment promouvoir la destination Tunisie country branding à travers les agences de voyages, le transport, des assurances….
Il souligne dans ce contexte: « Nous exportons du savoir et des compétences. Nous avons une grande expérience dans la gestion des cliniques ».
Evoquant la question du partenariat public-privé, aujourd’hui, l’opinion publique considère que le public est en compétition avec lui-même alors qu’il peut y avoir de très grandes synergies et une grande complémentarité.
La Tunisie est la première destination santé en Afrique
Par ailleurs, Mohamed Ben Hmida, PDG d’une plateforme de télémédecine, expert dans le domaine de la santé, a évoqué les chiffres clés du secteur privé de la santé en 2019.
D’après son rapport, 98% des 100 cliniques privées représentent une capacité d’hébergement de 6000 lits avec 70% des équipements lourds (scanner, IRM, KT) bénéficiant du SIH ( système d’information hospitalier).
Il précise: « La Tunisie est la première destination santé en Afrique. Les étrangers sont passés de 376 000 en 2013 à 500 000 en 2017. Au cours des 10 dernières années, le chiffre d’affaires export (en dinar) des cliniques privées a progressé de 21 % par an. L’exportation de soins représente 36% de l’activité des cliniques en 2017 contre 24 % en 2003″.
Quant à la valeur de la production des cliniques privées exportée, elle représente 191 millions DT en 2013 et 300 millions DT en 2017. Clientèle : Libyens et Africains principalement, 28% de patients étrangers : Algériens : 4,4 %, Européens : 3 %. La destination Tunisie est classée 36ème à l’échelle mondiale en 2016 par le Medical Tourism Index (MTI) avec un score de 56,7.
Il ajoute que le secteur de l’hospitalisation privée en Tunisie est doté d’une solution de gestion clinique et hospitalière intégrée qui couvre les différentes activités des établissements de santé.
Pour ce qui est de la Télémedecine, une sorte de start-up tunisienne qui se propose d’apporter le plus, en offrant aux patients incapables de se déplacer, ou se trouvant dans une région démunie de structures hospitalières une plate-forme de téléconsultation à distance, à travers une vidéo-conférence avec un médecin. Le patient pourra ainsi transmettre son dossier médical en toute sécurité.
Par ailleurs, Abderraouf Cherif, ancien ministre de la Santé, a évoqué l’importance de l’e-santé. La numérisation est désormais incontournable dans le domaine de la santé, ajoute-t-il. La qualité des prestations s’en trouvera améliorée.
Il poursuit : « Quand j’étais ministre de la Santé , j’ai programmé la numérisation de 22 centres hospitaliers universitaires CHU ».
Il conclut: « Je suis convaincu que d’ici trois à quatre ans la santé en Tunisie retrouvera le meilleur d’elle même grâce à la numérisation qui assurera la santé pour tous, malgré le peu de moyens disponibles ».