Malheureusement, alors que la Tunisie s’apprête à recevoir un nombre record de touristes, deux attentats terroristes se sont déclenchés au cœur de la capitale.
Non seulement cela nous coûte une vie et des blessés; mais ces attentats risquent d’avoir des retombées extrêmement graves du point de vue économique.
Des répercussions très graves
En effet, le début d’année était morose et les chiffres de la croissance loin d’être flatteurs. Avec un PIB en hausse de seulement 1,1% sur le premier trimestre, la saison touristique devait sauver un exercice délicat, de sorte à se rapprocher des objectifs tracés.
D’ailleurs, pour saisir la taille de l’enjeu, il suffit de voir le poids des services marchands dans la croissance économique. C’est la meilleure performance durant le premier trimestre avec une progression de 2,9%. Les services d’hôtellerie et de restauration, qui sont inclus dans cette classe, affichent même une croissance de 7,2%.
Et juste à titre de rappel, après les attaques de 2015, les services marchands avaient respectivement reculé de 1,5% et 1,6% au cours du troisième et quatrième trimestre. L’année s’achevait sur une faible croissance de 0,8% seulement.
Cependant, le problème est que ce contexte risque aussi de frapper de plein fouet une consommation interne déjà en berne. Car, le mix produits que consomme le Tunisien a profondément changé et s’oriente désormais vers les produits de première nécessité. Tous les secteurs seront touchés. Ce qui conduit, à terme, à moins de ressources fiscales pour l’Etat.
La Bourse de Tunis a immédiatement réagi
Les investisseurs en Bourse annoncent déjà la couleur. Le Tunindex, qui entamait une séance calme avec une légère hausse, s’est incliné dès que les informations sur les deux attaques commençaient à circuler. Rares sont les entreprises qui ont pu échapper à cette tendance, sauvées par le faible volume d’échanges sur leurs titres.
Les titres les plus liquides ont payé les frais de cette panique. A la veille de la saison estivale, il est clair que le marché actions tunisien connaîtra une baisse des volumes des échanges plus forte que la moyenne observée historiquement durant l’été.
Un exercice de communication
En effet, les attaques de Tunis seront à la une de toutes les chaînes mondiales ce soir. Là, nos responsables doivent se doter d’une stratégie de communication claire et efficace. Nous sommes encore au début de la saison et nous ne pouvons pas nous permettre des erreurs à ce niveau.
Enfin, il est temps de laisser de côté les altercations politiques et les débats sur la loi électorale pour envoyer un message d’union à un peuple qui déprime. Les artisans de ces attaques ont agressé la Tunisie, pas le gouvernement ou l’opposition. Il faut aussi veiller à respecter les échéances électorales, car c’est le meilleur moyen de répondre à ceux qui nous nous veulent du mal.