Que ce soit en Tunisie ou ailleurs, le terrorisme sévit partout. Mais qui sont les terroristes, ils sont contre qui, contre quoi ? A la lecture des différentes analyses, Noureddine Ennaifer propose son analyse de lutte contre le terrorisme.
Il précise dans ce contexte: « Ce qui s’est passé a montré un phénomène d’organisation high tech de la planification terroriste. Autrement dit, le recrutement se fait via un casting des terroristes dans les réseaux sociaux. D’où le concept des loups solitaires ».
Il poursuit: « En effet, le recrutement se fait à cent pour cent via les réseaux sociaux. D’ailleurs, les conditions de sélection sont les suivantes: le profil émotionnel, le profil cognitif, et le profil social »
Et d’ajouter: « Rappelez-vous l’étudiante au mastère en droit des affaires qui s’est fait exploser au coeur de l’avenue Habib Bourguiba. Il s’agissait d’une étudiante ordinaire. C’est la technique essentielle de camouflage héritée par Daech ».
M. Ennaifer revient sur l’organisation terroriste Daech qui, selon lui, dispose d’un manuel intitulé “La gestion de la barbarie”, un ouvrage de 117 pages, qui illustre la guérilla des villes, les télécommunications, comment monter des opérations de déstabilisation… Son objectif est évident, mettre à genoux l’autorité de l’Etat. Cela dit, la grande question que tout le monde se pose : va-t-on enfin connaître la fin de Daech bientôt ?
Noureddine Ennaifer: Daech prendra d’autres formes
A cette interrogation, M. Ennaifer a répondu « Non Daech n’est pas fini, il prendra d’autres formes. D’ailleurs, il garde encore un fort potentiel d’embrigadement sur le Net, notamment parmi les jeunes. La jeunesse a perdu ses illusions, l’horizon lui semble bouché. Avant, les jeunes avaient Che Guevara ou Marx. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. La violence est devenue un exutoire efficace ».
Il ajoute: « Il y a un autre fléau celui de la consommation des stupéfiants ».
Ne serait-il pas temps de mettre en place une stratégie nationale de cybersécurité ?
« C’est le problème fondamental de toute la culture politique. Car à ce jour, nous n’avons pas encore de code déontologique relatif aux moyens de communication et surtout aux nouvelles technologies utilisées par les réseaux sociaux tels Fb, twitter. Nous n’avons pas non plus une législation qui sanctionne les dépassements et autres abus commis à travers les réseaux sociaux ».