Opinion d’un dissident de Nida Tounes : “Nous avons désormais le choix entre le détestable et le pire’’. Perspicacité ou pessimisme, la tournure des événements révèle des dissidences au sein des partis de la mouvance moderniste et/ou progressiste, une émergence des radicaux de l’islam politique, dans un contexte dramatique de transgression des acteurs politiques des attentes socioéconomiques des citoyens. Fait grave, les interventions déstabilisatrices des acteurs régionaux en Tunisie et dans son voisinage. Par choix idéologique, on sacrifie volontiers nos industries, par des importations concurrentielles et on occulte le discours fondateur tunisien, ménageant les velléités passéistes, sinon obscurantistes, d’alliés importants de l’alliance gouvernementale. D’autre part, les amendements de la loi électorale conforteraient l’oligarchie régnante de Tahya Tounes et Ennahdha.
Le 27 juin, un “jeudi noir’’, a été marqué par deux opérations de kamikazes, destinées à déstabiliser le pays. Du point de vue des connaisseurs, une vaine volonté de ressaisissement des terroristes, après les victoires de nos forces de sécurité. La fin d’un grave opérateur et la découverte d’un important arsenal d’explosifs, dans une mosquée de la cité al-intilaka, le 3 juillet, traduisent les victoires de nos forces de sécurité. Ce qui met, d’ailleurs, à l’ordre du jour le contrôle des mosquées et de leurs gestionnaires.
Fait significatif, ces opérations terroristes individuelles n’ont pas perturbé la vie économique et n’ont pas eu d’effet sur le tourisme. Les analystes remarquent que le terrorisme affecte davantage l’Europe et que les forces de sécurité tunisiennes maîtrisent la situation. Elles bénéficient, d’ailleurs, d’un réel soutien populaire.
Que signifient, dans ces conditions, la fermeture de l’ambassade des USA, le 1er juillet et l’annulation de leur fête nationale le 4 juillet ? Estiment-ils que le terrorisme est à l’ordre du jour chez nous. Les recommandations britanniques à leurs citoyens, en Tunisie, s’inscrivent dans le même contexte. La visite de l’ambassadeur de France, aux lieux de l’explosion des deux kamikazes, confirme le climat de sécurité en Tunisie et la mise en échec des terroristes. Mais la stabilité politique nécessite un réexamen de la vie politique et l’introduction de correctifs d’assainissement des partis, pour engager des stratégies de développement et établir des programmes de promotion socioéconomique par une meilleure écoute des attentes de la population.