Élaboré par l’économiste Dr Mongi Boughzala, le programme économique et social de l’UGTT pour une Union Démocratique veut concilier les impératifs d’une transition économique et la nécessité de la relance de l’économie.
L’économiste considère que malgré tous les obstacles et tous les défis, la Tunisie possède encore assez de ressources et de capacités humaines. Ces ressources et capacités humaines pourraient faire sortir la Tunisie du marasme. Cependant, la condition fondamentale est la constitution d’une union démocratique autour d’un programme économique et social. Ce programme doit se baser sur une stratégie de développement cohérente et crédible.
Ainsi, le programme socioéconomique de l’UGTT vise à « rassembler tous ceux qui sont en faveur d’une Tunisie moderne, qui croient d’abord au progrès économique et moral fondé sur le travail, le savoir, la justice, la tolérance, la cohésion sociale et le respect des droits et des libertés fondamentales, aussi bien pour les femmes que pour les hommes. »
D’ailleurs, le spécialiste considère que la garantie des libertés individuelles fondamentales pour toutes les Tunisiennes et les Tunisiens est en effet à la base du progrès humain et du développement scientifique.
Le programme est axé sur le développement économique et social qui devrait désormais constituer la priorité absolue pour le pays. Il s’agit en premier lieu :
-De réaliser une croissance équitable et durable et d’améliorer ainsi le niveau de vie des citoyens et de réduire les inégalités et la pauvreté,
-D’améliorer l’accès et la qualité des principaux services sociaux, en premier lieu l’éducation, la santé, le transport, le logement et la culture,
-Et d’améliorer le cadre et les conditions de vie de l’ensemble des Tunisiens à travers le renforcement de la protection sociale, de la protection de l’environnement et le réaménagement du cadre urbain.
Afin de réaliser les axes en question, l’économiste recommande de mettre en place des plans d’action. Ainsi la mise en place de politiques sectorielles et régionales innovantes et conformes aux ressources matérielles et financières existantes s’impose.
Par ailleurs, « le pays a besoin d’effectuer une transition historique vers un niveau supérieur de développement ». Cependant, cela demeure impossible sans une rupture profonde, notamment au niveau de la politique industrielle et régionale, du système d’éducation et de recherche, des politiques budgétaires et monétaires, de la protection de l’environnement, du fonctionnement de l’administration et du rôle de l’Etat et de la place des jeunes et des femmes.
Le programme prévoit, entre autres, la mise en place d’un nouveau contrat social, sociétal, économique et environnemental. Ce contrat doit définir les devoirs et les droits de chacun. Il s’agit d’un contrat entre le gouvernement, l’UGTT, l’UTICA et l’UTAP. L’économiste a souligné l’importance de l’inclusion des jeunes dans le contexte actuel.
De même, il souligne la nécessité d’améliorer les conditions des femmes, plus particulièrement les femmes qui continuent à subir diverses formes de discrimination. En particulier, les femmes rurales et les diplômées de l’enseignement supérieur.