« Agissons pour la Tunisie » ou « Halloumou li Tounes ». Tel est le slogan du mouvement citoyen qui se présentera aussi bien aux élections législatives qu’à la présidentielle.
Ce mouvement « Agissons pour la Tunisie » comprend un groupe de onze fondateurs, des anciens généraux et des colonels qui estiment que la situation est critique et qu’il faut agir », c’est ce qu’a indiqué Alya Baccouche, membre du bureau politique du mouvement, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com.
Elle souligne: « C’est le drapeau qui les a regroupés et ils se sont dit qu’ils sont toujours ces soldats de notre mère patrie et le temps est venu que l’on prenne les rênes et qu’il est important de sauver notre patrie avant qu’il ne soit trop tard. Notre mouvement compte 300.000 membres ».
Partant du constat de la crise socio-sécuritaire, elle déclare : » Il est important de trouver des solutions à court terme ».
« Changeons le modèle de développement »
L’objectif, selon elle, est de réaliser un développement économique durable fondé sur la création de richesses, l’initiative privée, l’approche participative locale, la répartition équitable de la richesse, l’équilibre régional, la lutte contre la pauvreté, la marginalisation, le chômage, et la protection contre le monopole et la prévention de l’exploitation.
Elle précise dans ce contexte l’importance de changer le modèle de développement et les relations de l’État avec les acteurs économiques et sociaux et les acteurs de la production.
Quant aux objectifs, ils sont multiples. A savoir, orienter la politique d’approvisionnement vers une meilleure production qui favorise la richesse en vue de réaliser une plus grande équité. Intensifier les programmes de maîtrise de l’énergie et réviser la législation sur l’exploitation et la rationalisation des énergies renouvelables.
Autre élément, promouvoir les investissements privés et poursuivre les réformes visant le renforcement des investissements des entreprises résidentes.
Quant au volet économique, Mme Baccouche précise que pour une sortie de crise il est important de comprimer les dépenses de fonctionnement pour permettre la prise en charge des coûts de développement nécessaires afin de maintenir une croissance durable, réduire les déficits budgétaires et améliorer les indicateurs d’endettement.
« Accélération de la restructuration des entreprises publiques »
Elle ajoute: « Il est fondamental d’intégrer le secteur informel dans le formel, accélérer la restructuration des entreprises publiques et lutter contre la fraude fiscale. »
Par ailleurs, mettre en avant la culture du travail en incitant les chômeurs à renoncer à la dépendance, à la revendication sans fin et à ne compter que sur eux-mêmes pour préserver leur dignité.
Autre élément, rompre avec la corruption et le népotisme par le rétablissement de la justice et l’application stricte de la loi.
Sur le plan du secteur agroalimentaire, il s’agit d’une filière stratégique. Il faut s’interdire d’importer des denrées produites localement pour la rendre plus concurrentielle.
Et enfin elle conclut: » Il est nécessaire de promouvoir la décentralisation afin d’améliorer la participation des citoyens aux projets de développement locaux et régionaux. Et enfin réformer l’administration publique pour une meilleure performance. »
Il est clair que le processus de transition démocratique est à la croisée des chemins, mais qu’il est grand temps d’aller de l’avant. L’on ne peut au final s’empêcher de s’interroger si les mouvements citoyens tel » Agissons pour la Tunisie » auront le potentiel nécessaire pour renverser la donne lors des prochaines élections? Attendons voir…