Des négociations sur l’alea ont commencé entre la Tunisie et l’Union européenne (UE) en 2015. Quatre ans plus tard, les progrès réalisés jusqu’ici sont limités.
L’ étude d’un think tank de la Fondation autrichienne pour la recherche en développement (ÖFSE) a récemment conclu que l’Aleca coûterait jusqu’à 1,5 point de croissance du PIB à la Tunisie en cas de libéralisation immédiate des échanges. Il est clair que chacun a son point de vue. Ghazi Ben Ahmed, président du MDI (Initiative Méditerranéenne pour le Développement) livre son analyse à ce sujet.
Ghazi Ben Ahmed: « Notre économie doit se préparer pour faire face à la concurrence européenne »
Il estime que « cette étude autrichienne est trompeuse ». Il précise dans ce contexte : » Une libéralisation immédiate n’adviendra pas car il y aura un élément d’asymétrie, celui d’ouverture progressive. Ce qui nécessite une mise à niveau. Celle-ci permettra à notre économie de se préparer pour faire face à la concurrence européenne. »
Il ajoute: » Jusqu’à maintenant, les négociateurs tunisiens n’ont pas fait une contre-offre. Ce qui explique cette approche prudente et responsable de la partie tunisienne. Ce qui fait que les progrès semblent limités. Cela dit, l’étude autrichienne est au mieux un exercice académique, sans aucun intérêt pratique, au pire, une tentative maladroite d’influencer le débat en Tunisie, en utilisant des hypothèses irréalistes. »
De ce fait, une mise à niveau est plus que nécessaire. Ghazi Ben Ahmed considère qu’il faut mener nos propres études d’impact sans se laisser influencer par d’autres parties.
Il conclut: « Affûter notre stratégie offensive et défensive et surtout évaluer la mise à niveau nécessaire pour restructurer le secteur agricole, et finaliser la loi sur les coopératives, absolument nécessaire pour aider les petits agriculteurs à devenir plus productifs et compétitifs ».