Depuis la découverte de la maladie du SIDA, les chercheurs se sont attelés sans relâche pour concevoir un traitement efficace. Malgré tous les efforts consentis, aucun remède n’est parvenu à faire disparaître le virus (VIH)…jusqu’à très récemment.
Dans une première mondiale, les chercheurs de l’Université du Nebraska et de la Temple University de Philadelphie ont réalisé l’exploit d’éliminer de manière durable le VIH responsable de la maladie du SIDA, chez des souris de laboratoire infectées. Afin d’y parvenir, les scientifiques ont conçu un traitement alliant pharmacothérapie et thérapie génique.
L’élimination virale a été possible par la combinaison d’un traitement médicamenteux et d’une technique d’édition génique. Le premier traitement le LASER ART, pour long-acting slow-effective release antiretroviral therapy, est un traitement antirétroviral à libération lente et à longue durée d’action. Son rôle consiste à mettre le virus dans un état de latence et d’empêcher sa multiplication.
Dans un deuxième temps, les scientifiques ont procédé à des remaniements sur le génome du VIH. Pour ce faire, ils ont eu recours à un outil d’édition génétique surnommé « ciseaux génétiques » ou CRISPR-Cas9. Cela permet d’éliminer et éventuellement de remplacer des fragments de gènes in-vivo. Dans cette expérience, cette technologie a agi de manière à éliminer toute trace du VIH chez les souris infectées.
Le VIH est-il en voie d’éradication ?
Les résultats de la technologie mise en place par les chercheurs américains, dont les détails ont été publiés dans la revue Nature, montrent que sur les 29 souris traitées, près d’une dizaine ne présentaient plus aucune trace du virus. Par ailleurs, « aucun dommage collatéral généré par CRISPR-Cas9 n’est apparu ». Ce fait montre l’innocuité de cette technologie.
Ces résultats « sont une démonstration de la faisabilité d’une élimination permanente du virus », selon l’étude. Pourtant, bien qu’elle soit prometteuse, la combinaison de ces deux traitements ne semble pas applicable chez les humains. Ainsi, la perspective d’un traitement n’est pas pour demain. « C’est un premier pas important vers un chemin beaucoup plus long pour l’éradication du virus », concluent les auteurs de l’étude.
Si l’éradication du VIH ne semble pas pour demain chez les humains, jour après jour, la recherche apporte un espoir de plus. Et ce, pour mettre fin à cette terrible maladie.