Invité à l’émission « Dans le vif du sujet », sur RTCI, Hatem Boulabiar, membre du conseil de la choura d’Ennahdha, revient sur les derniers remous au sein du mouvement.
Voilà que le mouvement, qui est connu pour sa discipline, se retrouve dans une situation où les tiraillements des uns et des autres ont causé une fracture. Hatem Boulabiar nous en parle.
Il revient sur la journée du 14 juillet durant laquelle il fallait élire les têtes de liste pour les législatives. Il déclare : « Selon le règlement interne du Conseil de la Choura, le président du parti a le droit seulement d’en modifier seulement 3. Il en a modifié 30 en fait ! C’est écrit noir sur blanc”.
Il ajoute: « Je pense qu’on est démocrate ou on ne l’est pas à Ennahdha. Et Rached Ghannouchi ne l’a pas été ce 14 juillet. »
Pour exemples, il a cité le cas d’Abdelhamid Jelassi qui a été évincé de Tunis 2 et placé à Nabeul pour être remplacé par Tarak Dhiab.
Il en va de même pour Abdellatif Mekki, qui était tête de liste à Tunis 1, puis évincé par Rached Ghannouchi. Il souligne à ce niveau: « Et on ne comprend pas. Or il faut respecter chaque vote et les 5000 votants qui ont voté pour les 33 têtes de liste doivent aussi être respectés. Ce qui s’est passé le 14 juillet est incompréhensible ».
« La majorité des jeunes ne peut être gérée par des septuagénaires »
Il poursuit: « Ennahdha appartient à tout le monde. Nous ne sommes pas une secte. On a un conseil de la Choura, j’espère que l’exécutif jouera le jeu ce samedi. Car dernièrement, nous avons vécu un véritable tsunami ! ”.
Selon lui, le prochain Parlement 2019-2024 a besoin d’un nouveau souffle, car il faut avoir des profils qui soient une force de proposition pour résoudre les questions socioéconomiques ».
Sur la question si Rached Ghannouchi se présentera à la présidentielle, Hatem Boulabiar répond: « A mon avis, il se présentera comme tête de liste de la circonscription de Tunis 1. D’ailleurs, légalement c’est possible. Mais quel message on passerait aux Tunisiens. Or ce que les Tunisiens cherchent aujourd’hui, c’est une alternance loin des modèles classiques. Et on comprend les Tunisiens pour le choix des mouvements populistes.
Et de poursuivre: « Encore une fois, je suis légaliste, je voudrai bien qu’il y ait une alternance générationnelle. La majorité des jeunes ne peut être gérée par des septuagénaires. Néanmoins, il ne faut pas oublier le carton jaune des municipales en 2018. On a eu 1 million d’électeurs en 2014 et en 2018, on a obtenu seulement 500.000 électeurs. La question est de savoir que veulent les Tunisiens? «
Il conclut: « Si les règles ne sont pas respectées au sein du parti, elles ne le seront pas au sein du pays ».