La première édition des Journées africaines de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption est née. L’événement a lieu au siège de l’Inlucc.
Cette première édition s’intitule : «Vers une coopération africaine commune pour prévenir la corruption : la Convention de l’Union Africaine pour prévenir et combattre la corruption comme instrument». Cette édition est organisée en partenariat avec le projet conjoint Union Africaine (UA) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
L’objectif est d’accélérer la ratification et l’intégration des traités de l’Union Africaine. D’ailleurs, le renforcement de l’intégrité, la lutte contre la corruption et la consolidation des normes et principes de bonne gouvernance sont des politiques publiques essentielles pour la réussite des réformes aussi bien en Tunisie que dans l’ensemble des pays de l’Union Africaine.
L’Afrique perdrait chaque année 50 milliards de dollars en raison de flux financiers illicites
Ces politiques répondent à une situation alarmante. Car comme l’indique le rapport de la commission de l’Union Africaine de 2018, l’Afrique perdrait chaque année 50 milliards de dollars en raison de flux financiers illicites. Ce qui contribue, en l’occurrence, à aggraver le niveau de pauvreté de la région, notamment pour les enfants et les femmes.
L’African Anticorruption Day
L événement est l’occasion de célébrer la Journée de la lutte contre la corruption : l’African Anticorruption Day.
Présent lors de cet événement, Chawki Tabib, président de l’Inlucc, souligne que ces journées africaines de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption ont pour objectif de promouvoir des partenariats et un partage d’expériences entre les pays de l’Union africaine et les organisations africaines concernées. Ce qui permet aussi d’établir des recommandations favorisant la ratification de la convention de l’ Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption.
La lutte contre la corruption n’est pas seulement une question politique
De son côté Zied Laâdhari, Ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale, a fait remarquer que la Tunisie s’oriente et regarde vers l’Afrique de plus en plus. Selon lui, il s’agit d’un message très fort « que l’on constate dans tous les domaines », dit-il.
Il ajoute: « Pour nous, la question de la lutte contre la corruption n’est pas seulement une question politique ou institutionnelle, mais c’est également une question économique par excellence ».
Cette première journée africaine sur la bonne gouvernance a permis de réunir notamment les institutions représentatives de l’Union africaine et celles d’autres pays africains engagés dans la promotion de ce même thème, à l’instar de l’Algérie.
Moulai Chaalel El Arbi : » Nous souhaiterions nous inspirer de l’expérience tunisienne »
La coopération Moulai Chaalel El Arbi, chef de la division de la Commission de la prévention et de la lutte contre la corruption en Algérie, revient sur le protocole d’accord signé entre la Tunisie et l’Algérie de la semaine passée entre les deux instances. Il précise: « Je pense que l’expérience tunisienne a prouvé son efficacité. Nous voudrions nous inspirer de cette expérience ».
La Tunisie fait désormais partie de la convention ratifiée parmi les 41 Etats membres de l’UA
De son côté, Thouraya Bekri, Coordinatrice du projet renforcement de la redevabilité publique au sein du PNUD, conclut: « La Tunisie a réalisé des avancées très importantes depuis deux ans notamment avec la loi sur la protection des lanceurs d’alerte. Il n’y a pas que cela, il en va de même sur la stratégie nationale qu’elle met en oeuvre depuis 2017. »
Rappelons que la Tunisie vient de ratifier – le 9 juillet – la convention de l’Union africaine pour la prévention et la lutte contre la corruption.