L’IACE s’engage à encadrer la réflexion économique à travers un débat sur le thème « Economy first ». Et des face à face avec les différents représentants des partis politiques.
L’Institut se propose également d’ouvrir le débat sur des questions de brûlante actualité, telle celle des relations avec les partenaires sociaux. Un planning des débats et des face à face autour de sujets sensibles ont été soigneusement préparés comme lors du dialogue.
Ainsi, le représentant du parti El Joumhouri, Mohamed Salah Ayari, évoque l’importance de continuer à ouvrir le débat aussi bien avec l’UGTT et l’UTICA, comme cela a été le cas avec le dialogue national de 2013-2014. Selon lui, la solution réside dans le dialogue si tout le monde, y compris partis politiques, gouvernement, Ugtt, Utica, met la main à la pâte. Selon lui, il faut chercher des solutions à court et à long termes.
De son côté, le représentant de Beni Watani, Riadh Ben Ahmed, met l’accent sur la mise en place d’un dialogue constructif. Il précise dans ce contexte: « On manque d’efficacité et de décisions fermes. »
10% du budget de l’Etat est alloué à la caisse de compensation
De son côté, la représentante d’Afek Tounes, Narjess Babay, revient sur la subvention des produits et appelle comme solution la mise en place d’un revenu universel de solidarité. Elle rappelle que l’argent consacré à la compensation ne va pas forcément aux plus démunis. La philosophie de la caisse de compensation est de soutenir les gens à faible revenu. Selon elle, 10% du budget de l’Etat est alloué à la caisse de compensation.
300.000 familles bénéficient des aides directes
Elle ajoute: « Si le coût augmente parce que le dinar est en train d’augmenter, ce budget ne va pas forcément aux personnes qui en ont le plus besoin ». Elle précise: “Selon les chiffres de l’INS, 100.000 familles bénéficiaient des aides directes, maintenant leur nombre a été multiplié par trois. «
Et de poursuivre: « Nous avons un grand problème avec les chiffres et les statistiques. Et là ça rentre dans le cadre de cette altération de la crédibilité des institutions de l’Etat. Il faut un meilleur ciblage des produits subventionnés ».
Selon elle, il faut restructurer le secteur de la santé, celui de l’éducation et le transport public. Car tout se tient et tout est lié. Et dire qu’on va tout réformer en même temps, ce n’est pas possible, c’est un leurre. Aujourd’hui, il faut prioriser. Nous avons un problème de survie, de dignité pour le citoyen, nous n’allons plus plus philosopher sur le rôle de l’Etat, aujourd’hui tous les programmes de convergence, que ce soit de gauche ou de droite, sont les mêmes, il n’y a plus de frontière idéologique, quand on parle de programme économique ou social.
Par ailleurs, le représentant d’Ettakatol, Khalil Zaouia, réaffirme que le problème est lié à l’instabilité politique et le faux consensus qui ne mène nulle part.
Présent lors de cet événement, Samir Cheffi, secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), dresse un état des lieux de la situation. Il rappelle que le dialogue national n’est plus d’actualité en ce moment, il est plutôt question de programme socio-économique. Il précise: “ Lors des prochaines élections, le peuple aura de toutes les manières le dernier mot et pas autrement ».
De son côté, le représentant d’Attayar ( le Courant Démocrate) souligne l’importance d’une solution qui offre une marge de manœuvre. Mais le point le plus important reste celui du défi d’améliorer le quotidien des citoyens.
Quant au représentant de Tahya Tounes, Khalil Ghariani, il mise sur la restructuration des services comme une des solutions. Mais ce n’est pas tout, « il faut changer avant tout le business model », indique-t-il.
En somme, les différents représentants sont arrivés à la même conclusion. A savoir que le dialogue social dépend une fois de plus de la volonté politique.
Rappelons qu’étaient présents les représentants des partis politiques d’Ennahdha, Beni Watani, Afek Tounes, Ettakatol, El Joumhouri, le mouvement du Peuple, Al Massar, Tahya Tounes et le Courant démocrate.