Le président Béji Caïd Essebsi, de son nom complet Mohamed Béji Caïd Essebsi, souvent désigné par l’acronyme BCE, né le 29 novembre 1926, vient de décéder ce jeudi 25 juillet 2019
En effet, hospitalisé une deuxième fois après un mois il a de nouveau été admis, dans un état de malaise aigu, dans la soirée du mercredi 24 juillet à l’hôpital militaire de Tunis, où il est décédé.
Avant qu’il ne devienne président de la deuxième République tunisienne pour un seul mandat (2014-2019), il était avant tout avocat et diplomate.
Ainsi, il a fait ses études secondaires au Collège Sadiki. Après l’obtention de son baccalauréat, il suit des études de droit à Paris en 1950. Après l’obtention de sa licence, il regagne Tunis pour exercer son métier d’avocat. Admis au barreau tunisien en 1952, il deviendra avocat à la Cour de cassation. Connu pour son parcours de militant du néo-destour, il commence sa carrière en plaidant dans des procès de militants du Néo-Destour.
Au lendemain de l’indépendance en 1965, il travaille au côté du leader Habib Bourguiba. D’abord désigné Secrétaire d’État adjoint à l’Intérieur auprès du ministre Taïeb Mehiri, il le remplace à sa mort en 1965. Il est ensuite ministre de l’Intérieur du 5 juillet 1965 au 8 septembre 1969, puis ministre de la Défense du 7 novembre 1969 au 12 juin 1970.
Quatre ans plus tard, en 1969, il sera élu député pour la circonscription de Tunis.
Un an plus tard, il est désigné ambassadeur en France mais démissionne en raison d’un conflit au sein du parti au pouvoir concernant la gestion de l’État.
Et ce n’est qu’en 1981 qu’il est nommé ministre des Affaires étrangères. Mais il est confronté à plusieurs crises diplomatiques, notamment la guerre du Liban et il quitte ses fonctions en 1986 pour devenir ambassadeur en Allemagne de l’Ouest.
Après le coup d’État du 7 novembre 1987, il redevient député puis élu à la tête de la Chambre des députés; mais il se retire de la scène politique.
Après une longue traversée du désert, ce n’est qu’en janvier 2014 après la révolution, que Béji Caïd Essebsi est désigné à la tête du gouvernement. Il est chargé d’organiser l’élection de l’Assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution et de gérer les affaires du pays.
En 2012, il crée le parti Nidaa Tounes, dans le but de rassembler l’opposition. Et mène son parti à la victoire aux élections législatives de 2014, puis remporte dans la foulée l’élection présidentielle face au président sortant, Moncef Marzouki.
Il est le plus âgé des chefs d’État en exercice après Élisabeth II (93 ans à quelques mois près) et le plus vieux chef d’État africain.
Que dit la Constitution en cas de décès du président?
Selon l’article 84 de la Constitution : « En cas de vacance provisoire de la Présidence de la République pour des raisons qui rendent la délégation des pouvoirs impossible, la Cour constitutionnelle se réunit immédiatement et constate la vacance provisoire. Le Chef du gouvernement est alors immédiatement investi des fonctions de la présidence de la République, sans que la période de vacance provisoire ne puisse dépasser soixante jours.
En cas de vacance excédant les soixante jours ou en cas de présentation par le Président de la République de sa démission écrite au Président de la Cour constitutionnelle ou en cas de décès ou d’incapacité permanente ou pour toute autre cause de vacance définitive, la Cour constitutionnelle se réunit immédiatement et constate la vacance définitive. Elle adresse une déclaration à ce sujet au Président de l’Assemblée des représentants du peuple qui est immédiatement investi des fonctions de la présidence de l’État, provisoirement, pour une période allant de quarante-cinq jours au moins à quatre-vingt-dix jours au plus ».