La mort en exercice du Président Béji Caïd Essebsi a démenti tous les sondages sur sa « popularité déclinante ».
L’événement de par son ampleur et son retentissement auprès de l’opinion publique démontre encore une fois combien les sondages sont aléatoires. Fin politique, habitué aux arcanes du pouvoir et de ses contingences, le Président Béji Caïd Essebsi semble avoir, par ses ultimes décisions comme le choix de son dernier interlocuteur parmi les gouvernants son ami – et tout porte à croire- son confident le ministre de la Défense, M. Abdelkarim Zbidi, « organisé » son départ qu’il sentait imminent.
Il a signé l’appel aux électeurs, mais n’a pas avalisé la loi électorale adoptée par l’ARP. Gardien de la Constitution, il a préservé le calendrier des élections. Mais il s’est octroyé le droit de contourner la loi fondamentale, en ignorant- à tort soutiennent des constitutionnalistes – ce qu’il considérait non conforme à ses principes.
Au Parlement qui lui paraissait faire obstruction à l’application d’une disposition essentielle de la Constitution relative à l’élection du Conseil constitutionnel, BCE a répliqué par le blocage de la nouvelle loi électorale.
C’était sa façon de marquer sa désapprobation face à l’incapacité de l’ARP. Une ARP minée par les luttes partisanes et otage de la volonté d’imposer un candidat porté par Ennahdha; mais non accepté par d’autres sensibilités représentées au Parlement !
Le Président Essebsi marque ainsi, post-mortem, les prochaines élections. La présidentielle anticipée réalisera l’un de ses vœux en inversant le calendrier . Désormais les législatives auront lieu après les présidentielles.
Au vu de la ferveur populaire autour de ses funérailles, on peut prévoir que la mobilisation des « hraier tounes » sera encore une fois « utile » et déterminante.
Le taux de participation créera-t-il la surprise ?
Les observateurs les plus avertis soutiennent que tout laisse croire que le départ de BCE a créé une onde de choc. Elle pourra se traduire par une participation record aux élections. A condition que les supporters du courant centriste, porteur de l’héritage réformateur moderniste ancré dans l’authenticité tunisienne, prennent la mesure de leur responsabilité devant le peuple et devant l’histoire.
La sonnerie au mort et les tambours de l’orchestre de l’Armée nationale ont marqué, avec la prière dirigée par le mufti de la République au patio de Sidi Belhassen, un moment inédit et inoubliable !
Du Bajbouj dans le texte !