Devant l’absence de chiffres sur la dynamique du secteur immobilier, à l’exception de l’indice de l’INS, les indicateurs d’activité des sociétés cotées (SIMPAR, ESSOUKNA et SITS) sont un bon proxy pour évaluer la santé du secteur.
Les ventes durant le deuxième trimestre ont plus que triplé, en passant de 3,733 millions de dinars à 11,566 millions de dinars. Néanmoins, il ne s’agit que d’une amélioration, profitant d’un effet de base favorable. Les ventes des trois compagnies ne représentent pas celles de l’une d’entre elles durant les années dorées du secteur immobilier.
Depuis le début de l’année, le chiffre d’affaires s’est établi à 15,810 millions de dinars, une progression de 68,3% par rapport à la même période en 2018. Le deuxième trimestre a donc largement contribué à l’amélioration des performances semestrielles.
Un rythme incapable de résoudre les problèmes du secteur immobilier
Est-ce que cette dynamique pourrait continuer ? Les promesses de ventes s’élèvent à 11,7 millions de dinars. On se dirige donc vers un volume annuel dans la limite des 25 millions de dinars, ce qui constituerait une avancée par rapport à 2018. Ce rythme reste incapable de résoudre les problèmes du secteur.
En fait, avec les faibles ventes durant les trois dernières années et l’achèvement de plusieurs chantiers, le stock de produits finis a atteint 58,032 millions de dinars. Au rythme de ventes actuel, il faudra trois belles années pour écouler toutes ces constructions, abstraction faite des travaux en cours. Ces derniers sont de l’ordre de 47,465 millions de dinars.
La bonne nouvelle c’est que ce stock a reculé de 17,6% par rapport à 2018. Les sociétés ont rationalisé le lancement de nouveaux projets afin de se concentrer sur la liquidation de ceux achevés.
Perspectives modestes
Les perspectives du secteur sont donc modestes et leur performance en Bourse en témoigne. L’indice des Bâtiment et Matériaux de Construction, dans lequel nous retrouvons les compagnies immobilières, a laissé des plumes depuis le début de l’année en perdant 29%, soit la pire performance parmi ses pairs.
Mais cela ne signifie pas que ces compagnies n’ont pas de valeur. Il suffit de voir la réserve foncière de ce trio et qui s’élève à 65,914 millions de dinars. C’est une valeur au coût historique. Valorisée au prix du marché, ces terrains valent de l’or. C’est la véritable richesse de ces compagnies.