« Le Cameroun est un pays qui ambitionne d’être émergent à l’horizon 2035. Il se doit de suivre les expériences de certains pays qui ont utilisé la mise à niveau. Et ce, pour développer leur tissu industriel et renforcer leur économie ».
C’est ce qu’annonce, dans une interview accordée au journal électronique newsducameroun.com, Chantal Elombat Mbedey. Il s’agit de la directrice du Bureau de mise niveau des entreprises du Cameroun.
Parmi ces pays, Chantal Elombat Mbedey cite, à titre d’illustration, l’expérience tunisienne. « Des enquêtes qualitatives de suivi réalisées par le Bureau de Mise à Niveau tunisien démontrent notamment l’efficacité de cette politique. Ces enquêtes prouvent que la mise à niveau est à la base de l’éclosion de l’économie tunisienne; l’installation de nouvelles firmes industrielles dans ce pays; et la création des partenariats divers avec des multinationales« , souligne Chantal Elombat Mbedey.
Expérience tunisienne : une réussite confirmée
Ainsi, en Tunisie, la réalisation d’un tel plan implique le concours de plusieurs intervenants. A savoir: l’entreprise, le Bureau de Mise à Niveau, les centres techniques, les bureaux d’études, etc… Le processus peut être scindé en deux phases.
Une première phase déclenchée par la demande d’adhésion de l’entreprise. Elle aboutit à l’approbation de son plan de mise à niveau. Une deuxième phase concernant le déblocage des primes de mise à niveau.
En outre, la réussite de l’expérience tunisienne en matière de mise à niveau est confirmée aussi bien pour l’entreprise tunisienne que pour son environnement. Selon les chiffres du Bureau tunisien de mise à niveau, le nombre d’entreprises industrielles employant dix personnes et plus a été pratiquement triplé durant la période 1995-2009 pour atteindre 5747 entreprises.
Cette densification du secteur industriel s’est accompagnée d’une forte augmentation des emplois, passant de 236000 en 1995 à 488000 en 2009. Les entreprises industrielles en partenariat international sont passées de 1420 en 1995 à 2324 en 2009, dont 2146 entreprises à participations européennes. Ce faisant, la Tunisie est le premier pays sud méditerranéen en termes d’implantation des PME européennes.
De plus, la part des exportations industrielles dites « intensives en technologies » dans les exportations globales a doublé. Elle passe de 12% en 1995 à 25% en 2008.
Tunisie – Afrique subsaharienne : opportunités non exploitées !
Toutefois, l’ouverture de l’économie tunisienne sur l’Union européenne ne s’est pas accompagnée d’une ouverture sur le continent africain. Et ce, malgré son positionnement favorable.
Le rapport sur « la politique africaine de la Tunisie », réalisé par Benjamin Augé, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (IFRI), souligne que la Tunisie peine à étendre son influence en Afrique subsaharienne.
« … La réalité est que le secteur privé est faiblement épaulé par l’Etat tunisien pour conquérir des marchés au sud du Sahara », ajoute Benjamin Augé.