Les Tunisiens vibreront, d’ici la fin de l’année, au rythme de l’élection présidentielle et des législatives.
Depuis des mois, les lumières se braquent sur les résultats des baromètres politiques, les sondages d’opinion. Mais aussi sur les formations politiques, les blocs parlementaires, les têtes de listes et les potentiels candidats à la présidentielle. Toutefois, cet intérêt ne s’accompagne jamais de véritables réflexions sur le profil des électeurs et leurs motivations de vote.
Incertitudes économiques
Car, dans une situation économique tendue qui prévaut depuis une longue période, la perception générale continue à être dominée par la persistance de l’incertitude quant aux perspectives économiques. En pareille situation, l’intérêt des ménages (corps électoral) s’oriente beaucoup plus à la gestion de leur budget au détriment du futur paysage politique.
Ainsi, les prétendants aux prochaines élections seront face à une difficile épreuve. Ils sont dans l’obligation d’intéresser et de convaincre des électeurs en deuil pour une semaine. Des électeurs confrontés également, dans cette période pré-électorale estivale, à un agenda trop serré. Et aux difficultés d’un rythme de vie ardue. Telles que: les vacances, soldes d’été, cherté de la vie, inscriptions, fêtes religieuses et nationales, souci sécuritaire, décès du Président de la République, rentrée universitaire et scolaire, etc.
La fin d’une époque
En effet, le décès de Béji Caïd Essebsi est le fait le plus marquant de cet été 2019. Il crée une onde de choc auprès les électeurs, mêmes les plus avertis sur le profil des candidats. Un constat confirmé par plusieurs observateurs de la scène politique en Tunisie. Ainsi, le départ du Président de la République semble sérieusement annonciateur de la fin d’une époque où les sondages sur les intentions de vote des électeurs manipulaient directement les esprits.
Dès lors, les avis des électeurs sur leur décision finale sont marqués par des changements quant aux choix des différents prétendants. Et très vite, le recours au numérique semble le moyen le plus efficace aux yeux des différentes formations politiques. Sur les réseaux sociaux, les pages de propagande, sponsorisées dans leur majorité, poussent comme des champignons.
Reste que le décès du Président de la République, la crise économique et le numérique sont les trois facteurs qui détermineront la décision des électeurs.