Si le secteur du textile-habillement reprend des couleurs et commence à se redresser progressivement, grâce à plusieurs avantages accordés par le gouvernement, mais pour les ouvrières du secteur, c’est encore la croix et la bannière.
Il ne s’agit pas d’une impression. En effet, l’étude intitulée « Défense au droit à la couverture de santé pour les ouvrières du textile victimes du licenciement abusif » du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) section de Monastir, pointe du doigt cette situation. Dans cette étude, le FTDES appelle à fournir une bonne couverture de santé pour cette catégorie socio-économique qui exerce dans le secteur textile-habillement vivant dans la précarité.
En effet, les entreprises du textile habillement ont licencié 100.000 ouvriers (hommes et femmes confondus) de 2005 à 2017. Force est de constater que 84% des licenciés appartiennent à la gent féminine. De la tranche d’âge de 40 à 50 ans. Généralement ces femmes sont titulaires et ont exercé leur travail pendant 20 ans voire plus.
Le licenciement abusif : début d’une aventure incertaine
L’étude a porté sur un échantillon de 77 femmes âgées entre 38 et 58 ans ayant exercé pendant 20 ans voire plus. Ces ouvrières faisaient partie du Groupe JBG qui a fermé ses protes en 2013, à Kasr Hlel. En effet, 74% de ses femmes sont âgée entre 40 et 50 ans. Qui peinent à trouver un nouvel emploi vu leur âges et ce malgré leur expérience. L’étude considère que ces femmes sont victimes d’une forme d’exclusion basée sur leur âge les empêchant de faire valoir leur droit à l’emploi malgré leur expérience qui varie entre 11,5 et 31 ans.
Autrement dit, elles ont passé toute leur jeunesse dans ce domaine. Le statut social de ces femmes est comme suit : mariées ( 88%), célibataires(8%), divorcées ( 4%). 87% de ces femmes ont des enfants à charge et 60% ont 3 enfants à charge voire plus. 88% des ouvrières ont à leur charge des enfants âgés de moins de 18 ans.
Ni logement décent et ni revenus suffisants
L’étude dévoile, entre autres, que 55% des ouvrières vivent dans une situation critique vu leurs faibles revenus. Situation aggravée par le fait que leurs conjoints n’ont pas de revenus fixes. Par ailleurs, 45% d’entre elles de cet échantillon affirment qu’elles perçoivent de modestes revenus générés par le travail de leurs enfants. La précarité n’épargne pas non plus le logement. Car 25% affirment qu’elles sont locatrices. Pis encore 70% des femmes ne sont pas parvenues à décrocher un boulot après le licenciement. Uniquement 30% de ces femmes ont pu trouver un autre travail. Elle sont âgée de 38 à 45 ans et 65% de cette catégorie travaillent sans couverture sociale.
Quand la précarité barre la route à l’accès à la santé
La précarité barre la route à l’accès à la santé pour les ouvrières licenciées du secteur du textile-habillement. 83% d’entre elles souffrent de maladies professionnelles tels les troubles musculo squelettiques(TMS), pathologie professionnelle récurrente. 42% de ces femmes ont subi cette maladie à cause des actions répétitives du travail. Par ailleurs, d’autres souffrent de l’hypertension artérielle à cause du stress. Pis encore la majorité de ces ouvrières n’ont pas les moyens d’accéder aux soins