Les deux décisions phares de la BCT durant les derniers mois étaient, certainement, la hausse du taux directeur et la rationalisation de la politique d’octroi de crédits via l’instauration du ratio Dépôts/Crédits.
Est-ce que ces décisions de la BCT ont apporté leurs fruits ? Les chiffres des banques cotées peuvent nous éclairer.
Ratio Dépôts/Crédits
Au cours du deuxième trimestre, l’encours net de crédits s’est établi à 67,123 milliards de dinars. Durant la période allant d’avril à juin 2019, le flux additionnel de crédits était de 1,882 milliards de dinars. Il s’agit d’une reprise puisqu’au premier trimestre, c’est plutôt une baisse de 150 millions de dinars qui a été observée.
Sur l’ensemble du premier semestre, c’est donc une enveloppe de 1,731 milliards de dinars de nouveaux crédits qui a été octroyée. Sur la même période en 2018, l’augmentation était de 2,726 milliards de dinars. On est donc sur un gap de 1 milliard de dinars, ce qui n’est pas rien.
Côté dépôts, nous avons constaté une collecte nette de 2,233 milliards de dinars sur le premier semestre 2019. Ainsi, les dépôts additionnels représentent 1,3x les crédits nets accordés, une vraie performance pour le secteur. En 2018, ce même rapport était de 0,64x.
Une politique monétaire reflétée dans la sphère réelle
Un autre point très important concerne les banques publiques qui sont en train de supporter le coût des entreprises appartenant à l’Etat. Nous étions sceptiques sur leur capacité à s’adapter à la réglementation de la BCT.
Sur le premier semestre, les trois banques ont accordé, en net, 1,100 milliards de dinars de crédits additionnels contre des collectes nettes de 1,208 milliards de dinars. Durant la même période en 2018, ces banques ont accordés des crédits de 1,285 milliards de dinars, mais pour dépôts de seulement 718 millions de dinars. La qualité des actifs de ces banques s’est donc légèrement améliorée.
Nous voyons donc que la politique monétaire de la BCT est bien reflétée dans la sphère réelle. L’inflation a également commencé à baisser et le dinar est devenu plus résilient.
Maintenant la vraie question qui se pose : pourquoi les autorités monétaires n’avaient pas pris une telle décision radicale depuis des années ? Pourquoi nous sommes restés sur des hausses timides du taux directeur sans secouer les salles de marchés comme c’était le cas cette fois ?
L’exercice que la BCT a réalisé montre que le sort de ce pays n’est pas encore joué, et qu’il faut juste de l’audace pour le faire redémarrer.
Qui peut le faire ? Cherchez parmi les 15 582 candidats aux législatives. Bonne recherche.