La rédaction d’une charte judiciaire arabe pour la promotion du système judiciaire dans les pays arabes. Tel est l’objectif auquel se consacrera le séminaire de l’Union arabe des magistrats. Réunie à Hammamet, c’est ce qu’elle indiquait par l’intermédiaire de sa secrétaire générale, Amira Al-Amri.
Ainsi, en marge de l’ouverture du séminaire de l’Union arabe des magistrats, Amri précisait le choix du thème « Vers le renforcement du militantisme judiciaire arabe ». Elle indique que ce choix dénote le souci des structures judiciaires arabes membres de l’Union d’engager des actions pratiques. Et ce, pour concrétiser l’action commune dans l’espace régional arabe et hors du territoire national. La charte judiciaire arabe englobera les pays membres de l’Union que sont: la Tunisie; l’Egypte; la Palestine; le Liban; le Maroc; le Soudan; la Libye; le Yémen; et la Mauritanie.
Par ailleurs, elle relève que depuis la création de l’Union arabe des juges en septembre 2018 en Tunisie, pays siège de l’Union, on peut élaborer des normes arabes pour l’indépendance du pouvoir judiciaire. Et ce, en tirant parti des expériences avancées de nombreux pays arabes. Mais aussi en tenant compte des spécificités de la région arabe et de son histoire qui a pour points communs l’histoire et la langue.
De plus, pour Mme Al-Amri, il est impossible de parler d’indépendance réelle du pouvoir judiciaire. En raison du manque d’indépendance financière et de l’obsolescence des législations organisant la profession judiciaire. « Sachant que l’Union arabe est aujourd’hui en mesure de développer de nouveaux mécanismes d’observation et de suivi et d’élaborer des rapports d’orientation. Ils permettent de suivre les défaillances ou difficultés rencontrées par le juge. Elles sont représentées par les instructions, le harcèlement ou les tentatives d’allégeance », poursuit-elle.
Renforcer l’action judiciaire arabe
Par ailleurs, le président de l’Union arabe des juges, Ahmed Al-Ashkar, indiquait que le séminaire constituait une occasion importante de discuter des mécanismes renforçant l’action judiciaire arabe. Et d’unifier les efforts des structures judiciaires en faveur de l’indépendance du pouvoir judiciaire.
En outre, il ajoute que la situation de la justice arabe « souligne la nécessité pour les magistrats arabes de s’engager dans une véritable lutte pour consolider l’indépendance de la justice. Et d’échanger des expériences réussies afin d’améliorer la performance de l’institution judiciaire, pierre angulaire de la démocratie et du respect des droits ».
Il souligne que l’Union arabe des juges « s’est démarquée depuis ses débuts de toutes sortes de conflits politiques. Elle s’est fixée des objectifs, notamment la promotion de la justice dans la région arabe et l’attachement aux normes internationales en matière d’indépendance ».
Enfin, il constate que l’Union a pu créer son site Web. Il représente aujourd’hui un espace d’expression distinct pour les juges arabes. Un forum de dialogue et d’échange de vues et d’expériences. De même que l’organisation d’une série de séminaires qualitatifs sur la promotion d’une action commune. Et la mise en place de mécanismes pratiques contribuant à l’avancement des systèmes judiciaires arabes, dont la charte judiciaire arabe.