Je ne sais pas si j’ai fait un mauvais rêve, mais ça a tout l’air. Feu Martin Luther King a bien eu le sien qui s’est bien terminé pour les gens de sa race, mais pas pour lui. Le mien, après m’avoir permis de voir la vie en rose, a très vite viré au cauchemar, et il suffit d’admirer le résultat.
Rien qu’à imaginer la personnalité qui pourrait occuper le fauteuil d’un palais voulu par Bourguiba et conçu et réalisé par son ami l’architecte de renom Clément Cacoub, j’en ai la chair de poule…
On ne refait pas l’histoire, même si quelqu’un comme l’ancien président provisoire Moncef Marzouki veut nous la refaire. Culot à la carte.
Depuis un peu plus de huit longues et interminables années qu’on répète que ce qui manque le plus aux hommes politiques de ce pays, c’est bien un zest de culot qui vous fait accomplir des miracles. Et voilà que ces derniers ont le culot de nous demander avec une insistance déplacée, de revoter pour eux, le top de la waqaha, quoi.
Cela même, alors que des énergumènes qui n’ont plus honte de rien, ont eu tout le loisir de faire étalage de leur impuissance et de leur lâcheté, en nous démontrant chaque jour qu’ils n’ont ni la carrure, ni l’étoffe.
Quant au courage et la vision, vaut mieux ne pas en parler…quand Facebook fait l’éloge appuyé d’un candidat à la présidence de la République et se fait son porte-voix pour faire le plein des voix.
Docteur Zbidi et Mister Abdelkarim ou comment surfaire une réputation en surfant sur des funérailles d’un président populaire organisée avec zéro faute, Docteur Zbidi et Mister Abdelkrim, bien sur qu’on est loin du personnage cher à Robert Louis Stevenson, loin de « L’étrange cas du Docteur Jeykil et Mister Hyde » qui a marqué l’esprit des lecteurs, M.Zbidi n’étant pas ce tueur diabolique qui a tellement de choses à cacher ! A l’heure où les dissimulateurs sont rois, cela compte.
Le seul membre du gouvernement à avoir été convoqué par le président Essebsi avant qu’il ne tire sa révérence, cela compte aussi. Sauf que le ministre de la Défense qui vient de démissionner et qui a expliqué qu’il a voulu répondre à l’appel du devoir, comme le reste des 97 candidats à la magistrature suprême, manque à mon avis d’épaisseur et de consistance, qualités oh combien nécessaires pour occuper le poste.
Quand en plus, vous êtes piètre orateur, cela ne peut que très mal partir pour vous. L’exemple de l’ancien président Ben Ali étant encore vivace dans les esprits. Vous aurez beau être professer émérite en médecine, cela ne peut pas faire de vous le prochain président de la République que tout le monde attend.
M. Zbidi est-il l’homme de la situation ? Très sincèrement, je ne le pense pas, même si ce dernier a pour lui son intégrité, ce qui est une chose rare par les temps qui courent. On a tellement exhorté le désormais ancien ministre de la Défense à entrer dans la course que dés qu’il a ouvert la bouche, on s’est vite rendu compte que tous les coachs en communication du monde n’y pourront rien…c’est que le charisme ne s’apprend pas, c’est tout simplement le Très Haut qui vous en fait cadeau. Que dire de ses rivaux ? Comme si le pays était en manque d’hommes talentueux et en panne d’imagination !
Quand l’ISIE valide à tout va…ça y est les 98 membres de la Choura ont fait leur choix pour la présidentielle : ce sera l’homme à la djellabah qui savait murmurer à l’oreille des…chevaux gagnants ; heureux qui comme Abdelfattah Mourou, sauf que pour le compère de Rached Ghannouchi, il n’y aura ni Carthage, ni Bardo. Le renard de Montplaisir l’aura bien eu.
Défenseur de la veuve et de l’orphelin, cela sied tellement mieux à un empêcheur de tourner en rond décidément très, très cultivé…Zbidi, Chahed, Karoui, Marzouk, Abbou, Mourou, Said, Saidi, Jebali, Moussi, tous veulent déjà s’y voir, sans compter les autres charlatans. De quoi s’étrangler de rage.
Présidentielle, législatives, Ennahdha est sur tous les fronts, alors qu’on attend toujours son livre blanc sur les attentats terroristes de Sousse, Monastir et Bab Souika. Tourner la page, alors que les charges se sont épaissies ? Quand le culot change de camp.
Cela dit, dans une société macho où l’on s’évertue chaque 13 août de chaque année à rappeler que la femme tunisienne a tous les droits. Ce n’est pas demain que l’on verra une femme présidente de la République ; et ce n’est pas de sitôt que l’on dira à propos de son époux, le mari de la présidente…les vieux réflexes ont toujours la vie dure, surtout quand ils sont nourris par des considérations venant d’un autre âge…