Alors que la Constitution tunisienne affirme dans son 44ème article que le droit à l’eau est garanti. Les coupures d’eau potable ne manquent pas dans plusieurs gouvernorats.
Que ce soit au nord, au sud, au centre, la pénurie d’eau n’épargne pratiquement aucun gouvernorat. Mettant ainsi les Tunisiens face au spectre de la soif. La situation a atteint son paroxisme à l’occasion des deux jours de l’Aïd. Ainsi, la difficulté d’accéder à l’eau a gâché la joie des Tunisiens.
Et à la surprise des consommateurs, le PDG de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (SONDE) Mosbah Helali a avancé que 80% des réserves en eau ont été épuisés deux heures après la prière de l’Aïd. D’ailleurs, il a argumenté ses propos par le fait que la demande a dépassé l’offre. Cette déclaration a provoqué une levée de bouclier chez les internautes. Ils n’ont pas hésité à tourner ces propos en dérision sur les réseaux sociaux.
De son coté, le Bureau exécutif de la centrale syndicale n’est pas sans réagir. De ce fait, il appelle à ouvrir une enquête pour identifier les responsabilités de la pénurie d’eau. Par ailleurs, l’UGTT a pointé du doigt le gouvernement et le ministère de tutelle.
Autre élément qui interpelle, cette situation n’a pas épargné même les régions bénéficiant de grandes richesses hydrauliques à l’instar de Nefza au gouvernorat de Beja. Ce problème a affecté plusieurs zones comme Sfax, Kasserine, Kairouan et Béjà. La soif et l’inquiétude face aux coupures d’eau ont poussé plusieurs citoyens à protester de deux manières différentes. Si certains ont choisi de jeter des poubelles devant les districts régionaux de la STEG. D’autres ont recouru à une forme plus violente pour protester. A savoir, barrer la route aux voyageurs. Geste qui exprime le désespoir d’une partie des Tunisiens. D’ailleurs, dans son dernier rapport du mois de juillet, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux a affirmé que la plupart des protestations liées à l’accès à l’eau a pris une tournure violente.
La société civile se mobilise contre la pénurie de l’eau
La ligue tunisienne des droits de l’homme (section Sfax) se prépare d’ailleurs à porter plainte. Elle a même publié un communiqué pour dénoncer la situation inhabituelle. Dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com Oumayma Jabnoun, membre du comité directeur chargé des droits environnementaux de la ligue tunisienne des droits de l’homme rappelle que le droit à l’eau équivaut le droit de vivre. Elle nous fait part de son étonnement. Notre interlocutrice s’interroge sur les cause de cette situation. Pour elle il s’agit d’une situation paradoxale. Cette année n’a pas connu de sécheresse et les barrages sont rempli. « Si cette situation va continuer cela pourrait porter atteindre au droit en eau des prochaines générations » lance-t-elle.
De son coté, Lotfi Riahi, président de l’organisation tunisienne de l’information du consommateur considère que le consommateur s’est trouvé dans un tourbillon de crise. la Le consommateur fait face à la cherté de la vie et les problèmes de santé. A cela vient se greffer un autre problème à savoir les coupure de l’eau. Il a estimé que cette situation pourrait provoquer une crispation sociale